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Herkulessaal
03/14/2024 -  et 15* (München), 16 (Wien) mars 2024
Richard Wagner : Tristan und Isolde : Prélude et « Mort d’Isolde »
Thomas Adès : Aquifer
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 6 “Pastorale”, opus 68

Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Sir Simon Rattle (direction)


T. Adès, S. Rattle (© Astrid Ackermann)


Après avoir donné un programme américain avec son ancien ensemble londonien, l’infatigable Sir Simon Rattle revient à Munich avec son ensemble actuel dans un programme tout aussi éclectique et ambitieux.


Dès les premières mesures du Prélude et de la « Mort d’Isolde », on est frappé par la qualité des cordes, capables de produire de superbes couleurs pleines de profondeur. Rattle, qui a dirigé cet opéra à plusieurs reprises, donne une légère accélération subtile et théâtrale pour arriver à ce tutti fortissimo qui précède habituellement le lever de rideau. Les tutti ont une densité que seuls les grands ensembles allemands savent atteindre.


En 2007, Thomas Adès avait écrit Tevot pour Sir Simon Rattle et l’Orchestre philharmonique de Berlin. Il y a des parallèles entre cet Aquifer et cette précédente œuvre : un effectif imposant, voire pléthorique et un développement constant du discours musical. Après une introduction un peu débridée, l’orchestre présente une série de passages variés assez différenciés. L’orchestration, et en particulier l’usage des trombones, n’est pas sans rappeler le Bartók du Mandarin merveilleux. C’est une musique intéressante et innovante, mais elle pourrait gagner à ne pas avoir que des passages fortissimo incessants. Clin d’œil à la fin au chef, complice de longue date du compositeur, lorsqu’intervient la crécelle, dont la traduction en anglais est... rattle.


En seconde partie, la Symphonie Pastorale permet d’apprécier une fois de plus la qualité des cordes. La musique avance dans le premier mouvement, dont la reprise est jouée. Les cordes offrent une dynamique très vaste avec des nuances pianissimo infimes mais qui ne sont pas détimbrées. Les solos des bois sont très musicaux, avec notamment les très belles interventions de Stefan Schilling à la clarinette. Le dernier mouvement est empreint de sérénité. La seule petite remarque que l’on pourrait faire est que l’on remarque un peu trop certains changements de tempo mais nous ne sommes plus dans l’ère où un Karajan jouait Beethoven avec une (apparente) pulsation très régulière.


Après plusieurs programmes où l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise s’était un peu éloigné de son répertoire habituel, l’entendre dans des œuvres qui lui conviennent si bien montre ses immenses qualités. Les détails de la prochaine saison de Sir Simon Rattle devraient être annoncés le mois prochain et l’orchestre célébrera son soixante-quinzième anniversaire avec les Gurrelieder de Schoenberg.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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