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Printemps monégasque

Monaco
Auditorium Rainier III
03/14/2024 -  
Richard Strauss : Aus Italien, opus 16 – Quatre derniers lieder – Don Juan, opus 20
Ruzan Mantashyan (soprano)
Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, Fabien Gabel (direction)


R. Mantashyan, F. Gabel (© André Peyrègne)


Monaco anticipe la venue du printemps. L’hiver n’est pas terminé qu’il ouvre déjà le Printemps des arts. Ce festival, qui a quarante ans cette année, est soutenu par la princesse Caroline, qui l’aide, l’encourage, le favorise, assiste aux concerts. Depuis trois ans, il est dirigé par Bruno Mantovani, brillante personnalité auréolée de son appartenance à l’Académie des Beaux‑Arts.


Le premier concert symphonique a été donné par le Philharmonique de Monte‑Carlo sous la direction de Fabien Gabel. Le programme ? Un voyage au pays de Richard Strauss. On fit un grand écart entre deux œuvres de jeunesse, Aus Italien et Don Juan, et les sublimes Quatre dernier Lieder.


Aus Italien fait partie de ces œuvres qu’on est intellectuellement et musicalement curieux de découvrir (C’est le rôle d’un festival de nous entendre ce qu’on n’entend pas ailleurs !)... mais qu’on ne cherchera pas à réentendre. Tout en y admirant la maîtrise d’un compositeur et orchestrateur de 21 ans, on peut regretter que, pour évoquer l’Italie, Strauss n’ait pas eu la main aussi légère et l’esprit aussi ensoleillé que Mendelssohn dans sa Symphonie italienne. L’Italie apparaît ici fort germanique. Dans le final, Richard Strauss arrive à donner des allures de marche militaire à la chanson napolitaine «Funiculì funiculà » !


Deux ans après qu’il eut composé cette œuvre, Richard Strauss a été rattrapé par son génie et nous a offert Don Juan. Fabien Gabel dirigea avec brio et énergie ce flamboyant poème symphonique. Partout dans l’orchestre jaillissaient des solos comme des fusées de feux d’artifice. La violoniste supersoliste Liza Kerob nous gratifiait d’un thème qui lui allait à merveille, celui de l’éternel féminin. Le hautboïste Matthieu Petitjean donnait une couleur dorée au thème frémissant de l’amour. Le quatuor des cors, entraîné par Patrick Peignier, faisait majestueusement résonner le thème du héros. Tout cela avait belle allure.


Les Quatre derniers lieder (dont le titre du premier, « Printemps », était de circonstance) furent portés par la voix de Ruzan Mantashyan. Cette jeune soprano arménienne dont la carrière est en pleine ascension n’a pas encore la plénitude vocale des grandes interprètes straussiennes ou wagnériennes, ses graves étaient couverts par l’orchestre, mais on fut ému par son lyrisme, par la lumière de ses aigus, par la sincérité de son expression. Elle fut la fleur de ce début de printemps.



André Peyrègne

 

 

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