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Considérable !

Paris
Philharmonie
02/06/2024 -  
Ludwig van Beethoven : Sonates pour piano n° 30, opus 109, n° 31, opus 110, et n° 32, opus 111
Elisabeth Leonskaïa (piano)


E. Leonskaïa (© Didier Sorlin)


Rendez-vous désormais annuel de la pianiste d’origine géorgienne Elisabeth Leonskaïa avec le public de Piano 4 Etoiles. Après Schubert en 2022 et Brahms l’an dernier, Beethoven et l’Himalaya de ses trois dernières sonates pour piano. Considérable !


C’est en plus de la performance musicale une considérable épreuve physique et de concentration à laquelle s’est livrée Elisabeth Leonskaïa à 78 ans, en jouant dans la même soirée les trois dernières sonates de Beethoven. Sans entracte mais non sans aucune interruption comme l’avait fait de façon un peu inutile le pianiste coréen Sunwook Kim dans la même série de concerts en 2022 au Théâtre des Champs‑Elysées. Cela permet au public un éclairage pertinent sur ces trois chefs‑d’œuvre ultimes et leur évidente intrication.


On est frappé d’emblée par la sonorité, chaude et toujours admirablement contrôlée par un art de la pédale que doivent lui envier bien des pianistes, de cette grande artiste tout au long de ce parcours à qui elle donne à chaque seconde une dimension quasi métaphysique. L’interprétation du texte est d’une fidélité qui s’autorise une grande liberté rythmique, l’évidence même. Même si quelques embûches semées par le compositeur à ses interprètes semblent çà et là être un point de résistance, l’ensemble est d’une fluidité parfaite et apparemment d’un confort d’écoute idéal car le public, qui se pressait un peu moins nombreux que quand il s’agit de fêter des chefs d’orchestre vedettes, a reçu ce grand fleuve dans une concentration égale à celle de l’interprète.


Générosité exceptionnelle, car rien ne s’imposait après des acclamations triomphales comme supplément à cette heure et quart de musique sublime, Elisabeth Leonskaïa a rendu hommage à la France en jouant deux pièces, et non des moindres, de Claude Debussy. Des « Feux d’artifice » étincelants et une Plus que lente langoureuse, quasi vertigineuse pour paraphraser Baudelaire dont cette valse exhalait bien tous les parfums.



Olivier Brunel

 

 

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