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On aime Helmchen Monaco Monte-Carlo (Auditorium Rainier III) 02/04/2024 - Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 20 en ré majeur, K. 133, et n° 36 en do majeur « Linz », K. 425 – Concerto pour piano n° 25 en do majeur, K. 503 Martin Helmchen (piano)
Orchestre philharmonique de Monte‑Carlo, Ton Koopman (direction)
M. Helmchen, T. Koopman (© OPMC)
Ce que l’on retiendra du dernier concert du Philharmonique de Monte‑Carlo (OMPC), c’est l’interprétation du Vingt‑cinquième Concerto de Mozart par Martin Helmchen. Ce pianiste d’élite qui ne jouit pas, en France, d’une considération à la mesure de son talent, s’inscrit dans la lignée des pianistes allemands légendaires tels Kempff ou Backhaus. Son jeu est éclatant, élégant, virtuose. On admire sa rondeur de phrasé, sa profondeur de son. Son jeu est non seulement brillant mais a du sens, est « habité ». Bref, on aime Helmchen.
Afin de se sentir au cœur de l’orchestre, il avait choisi de placer son piano perpendiculairement à la salle, la queue de l’instrument vers l’avant, de sorte qu’on ne voyait pas ses mains et qu’on n’apercevait sa silhouette qu’au loin, au milieu des autres musiciens. Son visage semblait illuminé par la grâce de la musique qu’il jouait. L’andante de sonate de Mozart qu’il ajouta en bis fut un joyau.
Le chef d’orchestre était une sommité de la musique baroque, Ton Koopman. Il aura 80 ans cette année. Habitué des petits ensembles, il n’est pas un familier des orchestres symphoniques. Il dirigea sans baguette, sans battre tous les temps, accompagnant ses gestes de curieux mouvements du corps. Sa direction déconcerta certainement les musiciens. Mais, accrochés à leurs instruments et à leurs mesures, ils surent donner de la consistance aux deux symphonies de Mozart qui étaient au programme : la Vingtième et la Trente‑sixième. Cette dernière est la fameuse Symphonie « Linz », que Mozart composa en quatre jours. (Quel génie !) Ton Koopman dirigea à un temps (c’est à dire à un battement par mesure) le Menuet du troisième mouvement de cette symphonie, lui donnant une allure précipitée de scherzo. Il retrouva un tempo « raisonnable » dans le somptueux final.
Depuis trois ans, le Philharmonique de Monte‑Carlo organise au mois de février un petit festival Mozart. Ce concert était le cinquième et dernier du festival de cette année. On ne se lasse jamais d’entendre Mozart.
André Peyrègne
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