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La Vie parisienne retrouvée

Limoges
Opéra
11/08/2023 -  et 10*, 12 novembre 2023
Jacques Offenbach : La Vie parisienne
Norma Nahoun (Gabrielle), Rodolphe Briand (Raoul de Gardefeu), Laurent Deleuil (Bobinet), Franck Leguérinel (Le Baron de Gondremarck), Marion Grange (La Baronne de Gondremarck), Héloïse Mas (Métella), Pierre Derhet (Le Brésilien, Gontran, Frick), Philippe Estèphe (Urbain, Alfred), Elena Galitskaya (Pauline), Carl Ghazarossian (Joseph, Alphonse, Prosper), Marie Gautrot (Madame de Quimper-Karadec), Caroline Meng (Madame de Folle‑Verdure), Louise Pingeot (Clara), Marie Kalinine (Bertha)
Chœur de l’Opéra de Limoges, Arlinda Roux Majollari (cheffe de chœur), Orchestre symphonique de l’Opéra de Limoges Nouvelle-Aquitaine, Romain Dumas (direction musicale)
Christian Lacroix (mise en scène, décors, costumes), Romain Gilbert, Laurent Delvert (collaborateurs à la mise en scène), Glysleïn Lefever (chorégraphie), Bertrand Couderc (lumières)


(© Opéra de Limoges)


Créée à Rouen en novembre 2021, cette production de La Vie parisienne signée par le couturier star Christian Lacroix a ensuite été représentée au Théâtre des Champs‑Elysées à Paris, à l’Opéra de Tours, puis à l’Opéra Royal de Wallonie-Liège, autres maisons coproductrices du spectacle, et continue son bonhomme de chemin en s’arrêtant cette fois à l’Opéra de Limoges – avant de finir sa course à celui de Montpellier le mois prochain pour les fêtes de fin d’année (le Palazzetto Bru Zane étant la septième structure à contribuer à cette coûteuse production). Cette résurrection de la version originale et intégrale de 1866 ayant donc déjà été largement commentée dans nos colonnes, nous n’y reviendrons pas, si ce n’est pour redire à quel point cette mouture s’avère passionnante et la mise en scène trépidante et réussie, le public limougeaud lui réservant un accueil aussi enthousiaste qu’à Paris.


En revanche, la distribution a été en grande partie renouvelée par rapport aux représentations parisiennes, notamment en ce qui concerne les rôles principaux. La principale sensation est la pulpeuse Métella de Héloïse Mas, qui irradie la scène avec son chic naturel et son opulent mezzo. De son côté, Norma Nahoun campe une Gabrielle de haute tenue, tant pour son chant, où les aigus piano ravissent, que pour son allant scénique. Dans le rôle de la Baronne de Gondremarck, Marion Grange offre un chant souple et soyeux, avec des aigus sûrs, tandis qu’Elena Galitskaya incarne une Pauline aussi gracieuse qu’aguichante.


Côté messieurs, c’est le baryton québécois Laurent Deloeil qui se détache, grâce à son jeu fringant et sa voix veloutée. Il forme avec le Gardefeu de l’irrésistible Rodolphe Briand un duo de jeunes coqs particulièrement amusant dans l’air « Repeuplons les salons du faubourg Saint‑Germain ». On se réjouit aussi de la superbe présence scénique du ténor wallon Pierre Derhet qui, dans le triple rôle du Brésilien, Gontran et Frick, fait également preuve d’une excellente diction, permettant à l’auditoire de ne rien perdre du texte. Franck Leguérinel campe un Baron de Gondremarck plus bon enfant que concupiscent, très en voix lorsqu’il s’agit cependant de « s’en fourrer jusque‑là », et assez bon comédien pour traduire les appétits d’un homme libidineux, mais sans les excès généralement associés à ce personnage. Quant à Carl Ghazarossian (Joseph, Alphonse, Prosper), il est égal à lui-même, c’est‑à‑dire excellent.


Tous les « petits » rôles sont méritoirement tenus, avec une mention spéciale pour Marie Gautrot, Madame de Quimper‑Karadec haute en couleur, mais plus encore pour Philippe Estèphe, suffisamment épatant dans le double rôle d’Urbain et d’Alfred pour qu’on regrette que ses parties soient aussi succinctes. Nous noterons, pour finir, la bonne tenue – dans ses nombreuses interventions – du chœur maison.


A la tête de l’Orchestre symphonique de l’Opéra de l’Opéra de Limoges Nouvelle-Aquitaine, le brillant chef qu’est Romain Dumas mène avec autant d’intelligence que de finesse cette lecture en profondeur d’un opéra‑bouffe, où le divertissement n’est que de surface. Le champagne qu’il nous sert a de la robe, du corps, et pas seulement des bulles !



Emmanuel Andrieu

 

 

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