About us / Contact

The Classical Music Network

Montpellier

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Elle chante pour nous

Montpellier
Le Corum (Salle Pasteur)
07/21/2023 -  
Serge Rachmaninov : Douze Romances, opus 14 : 11. « Les Eaux du printemps » – Douze Romances, opus 21 : 5. « Lilas » & 7. « Comme il fait beau ici » – Six Romances, opus 4 : 4. « Ne chante pas pour moi »
Ono Kaoli : Ceux qui nous attendaient
Henri Duparc : Chanson triste – L’Invitation au voyage – Au pays où se fait la guerre
Ernest Chausson : Chanson perpétuelle, opus 37
George Gershwin : Trois Préludes : 1. Allegro ben ritmato e deciso
William Bolcom : Amor – Waitin – Toothbrush Time
Benjamin Britten : Four Cabaret Songs

Cyrielle Ndjiki Nya (soprano), Kaoli Ono (piano)


C. Ndjiki Nya (© Capucine de Chocqueuse)


L’affiche de la trente‑huitième édition du Festival de Radio France Occitanie Montpellier, du 17 au 28 juillet, comporte un adjectif un peu trompeur : « nouveau ». Oui, la direction a changé, et cherche à imposer sa marque, ce qui se traduit par quelques changements, notamment visuels et logistiques, mais il suffit de feuilleter la brochure pour retrouver, non sans soulagement, et dans les grandes lignes, en tout cas pour ceux qui ont l’habitude de s’y rendre pour la musique classique, les fondements des précédentes éditions. Le jazz et la musique électronique occupent, il est vrai, une place assez importante, de même que les classes de maître et autres rencontres, mais les concerts se tiennent essentiellement aux mêmes endroits, à Montpellier et, comme les fois précédentes, hors les murs, dans vingt‑sept localités autour de la métropole, avec, en ville, les bien connues soirées, à 20 heures, essentiellement à l’Opéra Berlioz et à l’Opéra Comédie, la série de musique de chambre, à 18 heures, et celle, à 12 heures 30, consacrée aux jeunes musiciens, toutes deux à la Salle Pasteur.


Un changement, toutefois, à signaler pour les concerts de midi trente : la fin de leur gratuité, même si le tarif, 7 euros maximum, reste tout à fait raisonnable, avec pour heureuse conséquence qu’il n’y a désormais plus de grande file de spectateurs à l’entrée de la Salle Pasteur. Pour celui de ce vendredi, réunissant deux jeunes et généreuses artistes, la soprano Cyrielle Ndjiki Nya et la pianiste Kaoli Ono, le public afflue en assez grand nombre, ce qui laisse supposer que la gratuité ne constituait pas la principale raison pour laquelle cette série de concerts avait du succès.


Ce duo féminin se lance dans un récital en deux temps, constitué de mélodies françaises, précédées par quelques pièces de Rachmaninov, et de chansons en anglais, introduites par le bref Premier Prélude pour piano de Gershwin, le temps, sans doute, pour la chanteuse de reprendre son souffle dans les coulisses. Et de souffle, cette artiste n’en manque pas. La voix et le tempérament de cette soprano à la tessiture proche de celle d’une mezzo‑soprano, paraissent tout de même moins adéquats dans les mélodies de Duparc et de Chausson, qu’elle exprime toutefois avec sensibilité, ainsi que dans Rachmaninov. Mais la nature puissante et vibrante de cette voix et de cette personnalité pose quelques difficultés de netteté dans la restitution du texte français.


La comparaison avec les songs est flagrante, le texte se percevant avec plus de précision et de relief, d’autant plus que ces pièces, comme Amor ou Toothbrush Time de Bolcom, cette dernière reprise d’ailleurs en bis à la demande du public, permettent à Cyrielle Ndjiki Nya de se mettre en scène, d’incarner un personnage, avec juste ce qu’il faut de fougue et d’humour. Nous nous demandons ce qu’une telle artiste accomplirait dans une comédie musicale ou même dans Porgy and Bess. Ayant, à l’instar de la chanteuse, intégré l’Académie Jaroussky, la pianiste française d’origine japonaise Kaoli Ono, qui joue une de ces compositions, Ceux qui nous attendaient, sur un texte de Marguerite Yourcenar, contribue, grâce à son jeu précis et expressif, à la bonne tenue générale de ce récital, en fin de compte, fort plaisant.


Le site de Cyrielle Ndjiki Nya
Le site de Kaoli Ono



Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com