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Majesté et élégance

Monaco
Monte-Carlo (Palais princier)
07/16/2023 -  
Serge Rachmaninov : Concerto pour piano et orchestre n° 4, opus 40
Johannes Brahms : Symphonie n° 1, opus 68

Daniil Trifonov (piano)
Orchestre philharmonique de Monte‑Carlo, Kazuki Yamada (direction)


(© Emma Dantec)


Depuis soixante‑quatre ans, les concerts du Palais princier de Monaco se font dans la majesté et l’élégance. Majestueux, le cadre de la Cour d’honneur, parcourue par une galerie décorée de fresques en l’honneur d’Hercule, fondateur mythologique de Monaco. Au centre se trouve un escalier grandiose présentant deux majestueuses montées symétriques entre lesquelles est installé l’Orchestre philharmonique.


Pour ce qui est de l’élégance, le public est invité à satisfaire à cette exigence. Les hommes doivent porter une cravate. (En cas d’oubli, ils peuvent en acheter à l’entrée.) L’auditoire se lève à l’arrivée du Prince et ne quitte son siège, à la fin du concert, que lorsque celui‑ci a fait de même.


Le premier concert avait pour soliste le pianiste Daniil Trifonov. Somptueux de virtuosité, merveilleux de délicatesse, il ne donna pas l’impression qu’il « jouait » le Quatrième Concerto de Rachmaninov mais qu’il l’« improvisait ». Il le créait sur l’instant, il le faisait sien. Cette impression était accrue par le fait que cette œuvre ne comporte pas de vrais thèmes mais est constituée d’un jaillissement spontané de notes.


La Première Symphonie de Brahms était aussi au programme. Juché comme un roi au haut de l’escalier, l’excellent timbalier Julien Bourgeois asséna souverainement la cinquantaine de coups de timbales par lesquels débute l’œuvre. Peu à peu, la symphonie emplit l’espace, rivalisant en puissance avec la grandeur du lieu. La qualité de l’air, ni trop dense, ni trop humide, donnait une clarté idéale à toutes les interventions solistes. Kazuki Yamada dirigeait l’orchestre. Une caractéristique de ce chef est sa capacité à s’adapter à tous les répertoires. Il donna à cette œuvre germanique une sorte de souplesse qu’on pourrait presque qualifier de « méditerranéenne ». Cela fut d’une grande beauté.



André Peyrègne

 

 

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