About us / Contact

The Classical Music Network

Toulouse

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Mondes lointains

Toulouse
Halle aux grains
05/19/2023 -  
Johannes Brahms : Akademische Festouvertüre, opus 80
Camille Saint‑Saëns : Concerto pour violon n° 3 en si mineur, opus 61
Antonín Dvorák : Symphonie n° 9 « Z nového světa », opus 95, B. 178

Manon Galy (violon)
Orchestre national du Capitole de Toulouse, Aziz Shokhakimov (direction)


A. Shokhakimov (© Mischa Blank)


Intitulé « Vers des mondes lointains », le dernier concert donné à la Halle aux grains par l’Orchestre national du Capitole de Toulouse était dirigé par le nouveau directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, le chef ouzbek Aziz Shokhakimov, invité pour la première fois à se produire dans la Ville rose. Un programme qui n’a rien d’original, même si l’Ouverture pour une fête académique de Brahms n’est pas exécutée tous les deux soirs dans les auditoriums de France, et qui sert ici de tour de chauffe pour la phalange toulousaine, et permet de juger de sa rutilance coutumière en même temps qu’une bonne entente entre les deux fortes personnalités.


Puis, c’est l’entrée dans l’hexagone de la Halle aux grains de la violoniste (toulousaine) Manon Galy (née en 1996), lauréate des vingt‑neuvièmes (et dernières) Victoires de la musique classique dans la catégorie « Révélation soliste instrumental », pour une interprétation du Troisième Concerto de Saint‑Saëns. Elle confirme les qualités qu’elle avait démontrées lors de la cérémonie, où elle avait joué le troisième mouvement du Concerto pour deux violons de Bach, avec Renaud Capuçon comme partenaire... dernier violoniste à avoir remporté (en 2000) ce prix dans cette catégorie. Cultivant un mélange d’autorité énergique et de lyrisme pudique, Manon Galy brille ici par un jeu complet et puissant, toujours servi par une belle sonorité. Elle met un public toulousain déjà acquis à sa cause en interprétant, en bis, la fameuse Méditation de Thaïs de Massenet, avec là encore pour partenaire tout un pupitre de cordes qui sert d’écrin à son jeu tout de délicatesse et de sensibilité (féminine).


Après l’entracte, pour « coller » au titre de la soirée, place à l’archi‑connue Neuvième Symphonie « Du nouveau monde » de Dvorák. Le panache du jeune chef, qui n’hésite pas à sautiller sur son podium, emporte cette œuvre dans une véritable fête orchestrale. Dans une optique « grand orchestre symphonique », il avance droit devant lui : les tempi sont allants et il fait éclater les dynamiques : les dernières notes du premier mouvement ou la jubilation bondissante du Scherzo sont à ce titre des modèles de classe orchestrale. Les musiciens du formidable Orchestre national du Capitole de Toulouse sont ce soir plus que jamais en parade, et s’il ne fallait retenir qu’un moment ce glorieux concert, cela sera le dialogue des bois dans le Largo, l’un des moments les plus divins de la soirée.



Emmanuel Andrieu

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com