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Impatience

München
Isarphilharmonie
03/25/2023 -  
Alban Berg : Concerto pour violon « Dem Andenken eines Engels »
Anton Bruckner : Symphonie n° 4 « Romantique »

Renaud Capuçon (violon)
Das Bayerische Staatsorchester, Vladimir Jurowski (direction)


V. Jurowski (© Wilfried Hösl)


L’Orchestre de l’Opéra de Munich et son directeur musical Vladimir Jurowski ont trouvé temps et énergie pour cette soirée qui faisait suite aux remarquables et très exigeantes représentations de Guerre et Paix de Prokofiev suivies de rien moins que la reprise des Diables de Loudun de Penderecki.


Vladimir Jurowski est familier de l’univers d’Alban Berg. Il a dirigé Wozzeck à Salzbourg et a assuré il y a deux ans la reprise de la production munichoise d’Andreas Kriegenburg . Il y a dans la lecture qu’il donne du Concerto « A la mémoire d’un ange » une dimension « opératique ». L’Allegretto du premier mouvement est haletant sans être précipité. Le second mouvement trouve des couleurs sombres et raconte un réel drame. Il y a beaucoup de détails qui ressortent de l’orchestre mais ceux‑ci ne détournent pas du propos global. Cette conception est en harmonie avec l’approche très engagée de Renaud Capuçon. La richesse de la sonorité du violoniste français est une merveille et les pages finales sont pleines d’intériorité. Très applaudi, il donne un de ses bis favoris, le « Ballet des ombres heureuses » d’Orphée et Eurydice de Gluck, que de nombreux pianistes ont souvent joué.


La seconde partie de cette soirée laisse peut‑être deviner que ce n’est pas si simple que de passer en peu de temps à travers tant de partitions de tant de compositeurs si différents. Il y a certes de très beaux moments dans cette lecture de la Quatrième Symphonie de Bruckner mais d’autres qui ne sont pas tout à fait à la hauteur. Certains tutti gagneraient à être plus équilibrés. Sans être bousculés, les tempi sont un peu trop vifs. La recherche d’une certaine expression casse l’architecture globale de l’œuvre. Bruckner est un compositeur où, comme nous l’ont récemment montré récemment Herbert Blomstedt dans cette même symphonie ou Zubin Mehta avec ce même orchestre, il faut savoir laisser la musique se dérouler avec naturel et d’une certaine manière, ne pas être trop impatient.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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