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Bartoli & friends

Zurich
Opernhaus
03/08/2023 -  et 10, 12, 15, 19, 21*, 24 mars 2023
Gioachino Rossini : La Cenerentola
Cecilia Bartoli (Angelina), Levy Sekgapane (Don Ramiro), Nicola Alaimo (Dandini), Alessandro Corbelli (Don Magnifico), Liliana Nikiteanu*/Irène Friedli (Tisbe), Rebeca Olvera (Clorinda), Stanislav Vorobyov (Alidoro)
Chor der Oper Zürich, Ernst Raffelsberger (préparation), Orchestra La Scintilla, Gianluca Capuano (direction musicale)
Cesare Lievi (mise en scène), Claudia Blersch (reprise de la mise en scène), Luigi Perego (décors), Gigi Saccomandi (lumières)


(© Monika Rittershaus)


On le sait, Cecilia Bartoli a fait de l’Opernhaus son théâtre de prédilection, s’y produisant chaque saison ou presque, depuis plus de trente ans maintenant. Un des rôles qu’elle a le plus souvent interprétés à Zurich est celui d’Angelina de La Cenerentola, très certainement le rôle qui l’a propulsée au rang de star de l’opéra. Elle l’a chanté ici pour la première fois en 1994, à la faveur d’une nouvelle production du chef‑d’œuvre de Rossini qui est toujours au répertoire. Comme il s’agit d’un rôle qu’elle affectionne particulièrement et qui lui va toujours comme un gant, elle le reprend cette année avec des collègues qui ont l’habitude de chanter avec elle : Nicola Alaimo en Dandini, qui possède un sens inné de la comédie, Alessandro Corbelli en Don Magnifico, qui connaît le personnage comme sa poche et qui compense l’usure des moyens vocaux par une verve incroyable, Liliana Nikiteanu en Tisbe et Rebeca Olvera en Clorinda, sœurs arrogantes à souhait et désopilantes dans la guéguerre qu’elles se livrent entre elles pour s’attirer les faveurs du prince.


Le prince, justement : le nouveau venu de cette reprise est le jeune ténor sud‑africain Levy Sekgapane dans le rôle de Don Ramiro, qui a un coup de foudre instantané pour Cendrillon. Il confirme l’excellente impression laissée l’année dernière dans L’Italienne à Alger, toujours aux côtés de Cecilia Bartoli : sa voix claire et légère de tenore di grazia le prédestine tout particulièrement aux emplois rossiniens, où il peut briller par ses notes aiguës bien projetées et atteintes avec une facilité déconcertante, sans parler de ses vocalises précises et affutées. Son phrasé et sa musicalité font aussi merveille. Le second nouveau venu de la distribution, Stanislav Vorobyov en Alidoro, est une belle surprise avec sa voix chaude, homogène et parfaitement bien conduite sur toute la tessiture.


Que dire de Cecilia Bartoli qui n’a pas déjà été dit ? Dans un rôle qu’elle a fait sien il y a déjà plus de trente ans, la chanteuse continue de subjuguer le public par ses vocalises qui sont autant de feux d’artifice, par ses nuances infinies et par ses magnifiques sons filés, avec un Rondo final absolument superbe, parsemé de variations colorées. Mais surtout, elle fait preuve d’un grand talent de comédienne et s’en donne visiblement à cœur joie, entourée d’une équipe qui prend le même plaisir à être sur scène avec elle. La représentation doit aussi beaucoup à l’exécution vive et alerte de La Scintilla, la formation sur instruments d’époque de l’Opernhaus, sous la baguette experte et inspirée de Gianluca Capuano, qui offre une interprétation transparente, permettant d’entendre tous les instruments. On retiendra en particulier les variations extrêmement imaginatives d’Enrico Maria Cacciari au clavecin pour accompagner les récitatifs.



Claudio Poloni

 

 

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