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Contrastes

München
Isarphilharmonie
03/02/2023 -  et 3, 4 mars 2023
Bohuslav Martinů : Les Fresques de Piero della Francesca, H. 352 – Symphonie n° 1, H. 289
Jean Sibelius : Concerto pour violon, opus 47

Lisa Batiashvili (violon)
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Jakub Hrůsa (direction)


J. Hrůsa, L. Batiashvili (© Astrid Ackermann)


Nous nous étions demandé il y a quelques saisons pourquoi on ne joue pas plus Martinů. Après ce concert, il est possible de suggérer que ceci est dû à la forte complexité de la musique de ce compositeur.


Les deux œuvres jouées ce soir ont une densité orchestrale importante. Martinů multiplie des rythmes différents en parallèle. Les thèmes foisonnent et par moments et il n’est pas toujours si simple d’identifier quels sont instruments qui jouent quelle partie. Les harmonies sont riches mais assez complexes avec, pour la symphonie, de nombreux accompagnements chromatiques au piano solo et aux bois. Cette Première Symphonie montre que Martinů savait adapter son style à une grande forme orchestrale tandis que Les Fresques de Piero della Francesca est une série plus courte de trois pièces pleines d’atmosphères. Voici un compositeur dont la musique personnelle et exigeante ne ressemble à nulle autre.


Malgré la difficulté objective des œuvres, les musiciens sont fidèles à eux‑mêmes. Sous la baguette précise de Jakub Hrůsa, la dynamique est large et les tutti flamboyants. Philippe Boucly, Ramón Ortega Quero et Lukas Maria Kuen sont très exposés à la flûte, au hautbois et au piano et font apprécier leur musicalité. Ce n’est pas la première fois que l’on peut remarquer les qualités de la contribution de Magdalena Hoffmann à la harpe. Enfin, aux timbales la jeune Rosa Montanés Cebriá, à cette position pour la première fois, est à la hauteur de ses collègues.


Le contraste avec les couleurs diaphanes que les musiciens trouvent dans le Concerto pour violon de Sibelius ne pourraient plus contraster avec la force de la musique de Martinů. Lisa Batiashvili donne une superbe lecture très apollinienne. L’Allegro moderato initial est un peu retenu. La violoniste géorgienne trouve de très longs phrasés pleins de musicalité. Elle n’a peut‑être pas la richesse de sonorité de certains de ses collègues mais la beauté intrinsèque qu’elle tire de son instrument est splendide. A plusieurs reprises, Jakub Hrůsa met en relief la qualité et l’originalité d’écriture du compositeur finlandais pour les contrebasses. L’orchestre, dont on sait à quel point il peut être « sonore », est particulièrement attentif à bien accompagner la soliste, que ce soit au niveau sonore ou pour le respect des phrasés.


Très applaudie, Lisa Batiashvili donne deux bis : une mélodie de son pays mais surtout un air finlandais pour violon et cordes plein d’atmosphère et de poésie.


Le concert en intégralité sur le site de la Radio bavaroise



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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