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Mahler pair et passe...

Paris
Philharmonie
02/27/2023 -  et 24, 25, 26 (München), 28 (Amsterdam) février 2023
Gustav Mahler : Symphonie n° 6
Müncher Philharmoniker, Lorenzo Viotti (direction)


L. Viotti (© Charles d’Hérouville)


Lorenzo Viotti assurait la direction de cette série de concerts à Munich suivis d’une brève tournée passant par Paris en remplacement de Valery Gergiev, directeur de l’Orchestre philharmonique de Munich, « démissionné » en mars 2022. Un orchestre aux directeurs musicaux prestigieux (Rudolf Kempe, Sergiu Celibidache, James Levine, Lorin Maazel, Christian Thielemann) et dont Lahav Shani deviendra le chef en 2026. Au programme la célèbre Sixième Symphonie de Mahler que Viotti, fidèle à son habitude, introduit de quelques mots pertinents au début du concert.


On avouera avoir été un peu gêné au tout de début du concert par une caisse claire qui a semblé décalée. Est‑ce cette première impression qui a influé sur la perception générale de ce premier mouvement ? Cela est possible. Car tout est ensuite en place, les différents pupitres sont précis, l’énergie est au rendez‑vous et la direction de Viotti claire et efficace. Toutefois les nombreuses sollicitations du chef, notamment vers les cordes, donnent parfois l’impression de tourner à vide. Et depuis l’avant du parterre, le son semble un peu massif, les nuances sont rarement perceptibles et la mise en place générale est plus spectaculaire que tendue.


Le deuxième mouvement, en l’occurrence le scherzo, est attaqué quasiment sans pause avec d’emblée une belle énergie presque tribale, soutenue par une timbale brillante et précise. Cette vivacité intrinsèque perdure pendant tout ce mouvement, qui est une magnifique réussite tonique, articulée et lisible. La tension et la rythmique sans cesse changeantes sont ici magnifiquement mises en valeur. Malheureusement la tension retombe un peu dans un Andante moderato qui lui ne convainc pas entièrement. Les cordes font de leur mieux, les nuances sont ici plus présentes mais le mystère et la nostalgie, voire la profondeur, manquent à l’appel.


En revanche, rien de cela dans un final passionnant de bout en bout et d’une beauté plastique assumée et très réussie. Les équilibres cordes et cuivres sont ici mieux maîtrisés, les lignes construites avec art et les contrastes saisissants – on pense notamment aux harpes et cloches, dont les apparitions à la fin de l’œuvre semblent presque surnaturelles. Les deux coups de marteau (malgré les trois annoncés par Lorenzo Viotti) sont impeccables de précision et achèvent ce concert avec brio.


Belle lecture donc ce soir sans être exceptionnelle et un peu inégale d’un mouvement à l’autre avec plus de réussites dans les mouvements pairs. Quant à l’Orchestre philharmonique de Munich, s’il reste sans aucun doute l’un des meilleurs ensembles européens, il n’atteignait pas ce soir la splendeur sonore et l’unité de ses rivaux – on pense notamment aux Berliner Philharmoniker et au Gewandhaus de Leipzig.



Gilles Lesur

 

 

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