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Dans l’intimité de la Salle Henry Le Bœuf

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
02/11/2023 -  
Johann Sebastian Bach : Suite pour orchestre n° 3, BWV 1068 : 1. Ouverture – Cantate « Schwingt freudig euch empor », BWV 36 : aria « Willkommen werter Schatz » – Cantate « Was Gott tut, das ist wohlgetan », BWV 100 : aria « Was Gott tut, das ist wohlgetan » – Suite pour orchestre n° 2, BWV 1067 : 4. Sarabande – Cantate « Geschwinde, ihr wirbelnden Winde », BWV 201 : aria « Zu Tanze, zu Sprunge » – Cantate « Ich hatte viel Bekümmernis », BWV 21 : Sinfonia – Matthäus‑Passion, BWV 244 : « Am Abend, da es kühle war... Mache dich mein Herze rein » – Concerto pour hautbois, cordes et basse continue, d’après BWV 1056 : 2. Adagio – Cantate « Höchsterwünschtes Freudenfest », BWV 194 : aria « Was des Höchsten Glanz erfüllt » – Cantate « Sehet, wir geh’n hinauf gen Jerusalem », BWV 159 : aria « Es ist vollbracht » – Cantate « Christ lag in Todesbanden », BWV 4 : Sinfonia – Cantate « Ich habe genug », BWV 82
Benjamin Appl (baryton)
Ensembles Masques, Olivier Fortin (clavecin, orgue, direction)


B. Appl (© David Ruano)


Depuis 2015, Bozar organise un festival sur et autour de Jean‑Sébastien Bach, le Bach Heritage Festival, qui se tient cette année du 9 au 12 février. Le concert de l’Ensemble Masques est le seul entièrement consacré aux œuvres du Cantor, et il s’agit essentiellement d’extraits. Créée il y a vingt‑cinq ans, cette formation, constituée d’un noyau de six instrumentistes, a en effet conçu un programme bien agencé et assez plaisant d’airs de cantates sacrées et profanes, complétés par quelques pages purement instrumentales.


Certains puristes ont probablement regretté de ne pas entendre des œuvres entières, mais l’intérêt du concert réside en partie dans le caractère intimiste induit par la modestie de l’effectif, huit interprètes en tout et pour tout, dont un baryton. Malgré son acoustique et son confort, la Salle Henry Le Bœuf, très partiellement occupée, ne convient, de ce fait, pas tellement pour ce concert qui aurait trouvé au Conservatoire un lieu bien plus approprié. Mais la Grande Salle se trouve dans un état déplorable et les plus que nécessaires travaux de rénovation, sauf nouvel imbroglio, ne débuteront, ou ne débuteraient – restons prudent – que l’année prochaine, pour une durée de quatre ans, en espérant que ce projet aboutisse.


La seconde partie, plus courte, comporte bien une cantate entière, « Ich habe genug », précédée de la Sinfonia de la Cantate BWV 4, qui confirme l’excellente impression laissée par les interprètes dans la première, en particulier Benjamin Appl. Par sa prestance et sa maîtrise, ce baryton se profile comme un interprète majeur de l’œuvre de Bach, et sa notoriété devrait croître dans les années qui viennent, pour probablement atteindre celle, naguère, d’un Equiluz ou d’un Prégardien, tessiture mise à part. Le timbre attire indéniablement l’attention par sa pureté, même dans les passages périlleux, et son adéquation parfaite à ce répertoire, tandis que le phrasé et l’intonation se révèlent d’une finesse et d’une clarté constantes, même dans les sons filés. Le baryton veille, en outre, à la profondeur et à la justesse de l’expression, conférant ainsi du relief et de l’émotion aux airs sélectionnés.


Dirigeant du clavecin dans la première partie, de l’orgue dans la seconde, Olivier Fortin conduit un ensemble petit par la taille, mais grand par les compétences. Le jeu d’ensemble signale, en effet, une formation de qualité : les cordes séduisent par leurs sonorités et impressionnent par leur maîtrise, tandis que chaque intervention du hautboïste, Jasu Moisio, suscite l’admiration par sa précision, sa finesse et son expressivité. L’accompagnement du chanteur parait toujours juste et nuancé, tandis que les extraits non vocaux attisent le désir d’entendre cet ensemble dans un concert entièrement consacré aux œuvres instrumentales de Bach. Le public se voit remercié par un « encore », terme préféré, à juste titre, à « bis » par le baryton, le célèbre « Jésus que ma joie demeure ».


La notice à télécharger sur son smartphone, ou à imprimer au préalable chez soi, car il en est désormais ainsi à notre époque, comporte le texte des airs, mais aussi des détails sur le clavecin et l’orgue positif joué par Olivier Fortin, deux instruments paradoxalement récents d’après un modèle ancien, l’un construit par William F. Morton (1991 d’après un Ruckers, l’autre par Dominique Thomas (2012) d’après des modèles allemands et italiens du XVIe et XVIIe siècles.


Le site de l’Ensemble Masques



Sébastien Foucart

 

 

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