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Carmen encore et toujours

Paris
Opéra Bastille
01/28/2023 -  et 15, 18, 21, 24, 27, 30 novembre, 3 décembre 2022, 31 janvier, 3*, 9, 12, 15, 22, 25 février 2023
Georges Bizet : Carmen
Clémentine Margaine*/Gaëlle Arquez (Carmen), Joseph Calleja*/Michael Spyres (Don José), Ildebrando d’Arcangelo*/Etienne Dupuis/Lucas Meachem (Escamillo), Nicole Car*/Golda Schultz/Adriana Gonzalez (Micaëla), Guilhem Worms*/Alejandro Balinas Vieites (Zuniga), Tomasz Kumięga (Moralès), Adèle Charvet (Mercédès), Andrea Cueva Molnar (Frasquita), Marc Labonnette (Le Dancaïre), Loïc Félix (Le Remendado), Karim Belkhadra (Lillas Pastia)
Maîtrise des Hauts‑de‑Seine/Chœur d’enfants de l’Opéra national de Paris, Chœurs de l’Opéra national de Paris, AlessandroDi  Stefano*/Ching‑Lien Wu (chefs des chœurs), Orchestre de l’Opéra national de Paris, Fabien Gabel*/Pierre Vallet (direction musicale)
Calixto Bieito (mise en scène), Alfons Flores (décors), Mercè Paloma (costumes), Alberto Rodríguez Vega (lumières)


J. Calleja, C. Margaine (© Guergana Damianova/Opéra national de Paris)


On a déjà dit ici tout le bien qu’on pensait de la reprise de Carmen mis en scène par Calixto Bieito. Une seconde distribution est maintenant à l’affiche, assez différente de la première, mais globalement aussi satisfaisante. Clémentine Margaine, pour la richesse du timbre, n’a rien à envier à Gaëlle Arquez, ni pour le style. Voilà une Carmen plus mystérieuse, plus tragique peut-être, à la voix plus sombre, qui ne pèche que par un fâcheux empâtement de l’articulation. Là où l’on sentait le baryténor chez Michael Spyres, Joseph Calleja expose un ténor à l’émission haute et claire, au timbre ensoleillé et aux aigus rayonnants, couronnant sa « Fleur » par un beau diminuendo, pas éprouvé par les tensions des deux derniers actes. Si l’on peut lui reprocher un peu de distance par rapport à son personnage, on s’incline devant le respect de la prosodie française. Nicole Car est stylistiquement plus orthodoxe que Golda Schultz, plus assurée techniquement aussi, avec un air au phrasé impeccable, mais moins frémissante et moins investie. A défaut d’avoir du panache dans ses couplets, l’Escamillo d’Ildebrando d’Arcangelo, par la tessiture et le chant, est beaucoup plus Escamillo que Lucas Meachem : comme ses partenaires, il sait ce que signifie le répertoire français. Les rôles secondaires n’ont heureusement pas changé de titulaire, à l’exception de l’excellent Zuniga de Guilhem Worms. Et Fabien Gabel se signale toujours par la clarté et l’équilibre de sa direction, avec des passages orchestraux très suggestifs, au‑delà même des entractes : ce qu’il fait au moment où Carmen jette la fleur à Don José est très beau, comme l’introduction de « Ecoute, écoute, compagnon » au troisième acte. Le chœur ne se remarque pas moins, ce qui fait de cette seconde reprise une belle soirée de répertoire.



Didier van Moere

 

 

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