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Cinq ans après, Mikko Franck revient à la Résurrection

Paris
Maison de la radio et de la musique
10/29/2022 -  et 30 octobre 2022
Gustav Mahler : Symphonie n° 2
Golda Schultz (soprano), Gerhild Romberger (contralto)
Chœur de Radio France, Josep Vila i Casanas (chef de chœur), Orchestre philharmonique de Radio France, Mikko Franck (direction)


M. Franck (© Christophe Abramowitz)


Après Esa‑Pekka Salonen à Aix, avant Klaus Mäkelä à la Philharmonie, Mikko Franck dirige la Deuxième Symphonie de Mahler à Radio France... cinq ans après l’avoir donnée lui‑même à la Philharmonie. Et il s’impose dès l’Allegro maestoso initial, même s’il manque un peu à l’ancien Totenfeier la noirceur de l’effroi, tant il s’attache d’abord à construire le mouvement, en particulier le développement – certaines baguettes, même les plus prestigieuses, n’évitent pas toujours ici le décousu. On admire en effet le sens de la forme, l’absolue transparence des lignes et des plans, la maîtrise de la dynamique, la somptuosité d’un orchestre chauffé à blanc. L’Andante, avec des cordes rondes et homogènes, restitue le sourire ambigu du ländler, sans en dissimuler les zones d’ombre : le Finlandais préserve l’esprit du mouvement, trop viennoisement gemütlich chez les uns, trop « musique pure » chez les autres. Il fait de même quand vient le sermon de saint Antoine aux poissons, également connu à travers les lieder du Knabenwunderhorn, où la musique devient d’une ironie presque grinçante. L’Urlicht, en revanche, manque un peu son effet, faute d’une Gerhild Romberger plus éthérée, alors que l’orchestre chatoie en des raffinements chambristes. Le final est magnifique, aussi fermement architecturé que le premier mouvement, mais avec cette fois une dimension visionnaire, passage des ténèbres à la clarté, de l’angoisse à l’espérance, où l’on entend grâce à Josep Vila i Casanas un Chœur de Radio France des grands soirs et une Golda Schultz beaucoup plus rayonnante que dans le Stadium de Vitrolles. Cinq ans après le concert à la Philharmonie, Mikko Franck a mûri sa Résurrection.



Didier van Moere

 

 

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