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Le Philhar’ entre deux mers

Paris
Maison de la radio et de la musique
10/14/2022 -  
Maurice Ravel : Une barque sur l’océan
Benjamin Britten : Serenade, opus 31 – Four Sea Interludes from Peter Grimes, opus 33a
Claude Debussy : Six Epigraphes antiques (orchestration Ernest Ansermet)

Tuomas Katalaja (ténor), Antoine Dreyfuss (cor)
Orchestre philharmonique de Radio France, Mikko Franck (direction)


M. Franck (© Christophe Abramowitz)


Des ondoiements de l’océan ravélien aux déchaînements de la mer du quatrième des Interludes de Peter Grimes de Britten, le Philhar’ nage entre deux eaux. « Une barque sur l’océan », version orchestrée du troisième des Miroirs pour piano, est d’une clarté chambriste, Mikko Franck trouvant aussitôt l’équilibre entre la ligne droite et la ligne courbe, une direction analytique et les suggestions de l’impressionnisme. Destinée au ténor Peter Pears et au corniste Dennis Brain, la Sérénade de Britten, célèbre ensuite les sortilèges d’une nature peuplée de références christiques ou mythologiques. Le Finlandais Tuomas Katalaja, très solide, d’une agilité brillante dans « Hymne », accuse quelques tensions au niveau du passage et reste un peu en deçà des subtilités de la musique, qu’on trouve plutôt du côté du cor raffiné d’Antoine Dreyfuss et des cordes veloutées d’un Philhar’ des grands soirs.


Les temps anciens reviennent dans les Six Epigraphes antiques pour piano à quatre mains de Debussy, magnifiquement orchestrées par Ernest Ansermet, un des plus grands interprètes du compositeur – le souvenir de La Mer entre autres, passe souvent ici. Mikko Franck leur rend pleine justice, par la restitution très évocatrice des combinaisons de timbre et la transparence des textures. Les Interludes de Peter Grimes font ensuite murmurer ou gronder la mer, qui est aussi métaphore de la conscience tourmentée du héros. Un Philhar’ virtuose en suggère le mystère et en exalte la fureur : sorcellerie évocatoire de « L’Aube » avec un superbe unisson des violons, tintements ensoleillés de « Dimanche matin », douloureux clairs‑obscurs de « Clair de lune », aux accords pesants, violence ténébreuse de « Tempête », Mikko Franck restitue tout. Superbement.



Didier van Moere

 

 

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