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Monaco en Slovaquie

Bratislava
Philharmonie
09/26/2022 -  
Hector Berlioz : Le Carnaval romain, opus 9
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Concerto pour violon en ré majeur, opus 35
Antonín Dvorák : Symphonie n° 9 en mi mineur « Z nového světa », opus 95, B. 178

Valeriy Sokolov (violon)
Orchestre Philharmonique de Monte‑Carlo, Kazuki Yamada (direction)


(© Orchestre philharmonique de Monte‑Carlo)


Pas à pas, sans faire de bruit, la Slovaquie a pris sa place dans l’Union européenne, passant de la pauvreté où elle se trouvait quand elle faisait encore partie de la Tchécoslovaquie, à la prospérité qu’elle a connue depuis son entrée dans l’Europe en 2004 et dans la zone euro en 2009. Le festival de musique classique qui se tient en ce moment dans sa capitale, Bratislava, n’hésite pas à s’offrir la venue du Philharmonique de Monte‑Carlo, de l’Académie Sainte‑Cécile de Rome et du Royal Philharmonic de Londres. Et l’on sait ce que coûte le déplacement d’un orchestre symphonique !


Nous avons entendu un concert de l’Orchestre de Monte‑Carlo. Le bâtiment de la Philharmonie slovaque qui accueille les concerts ressemble à ces belles salles anciennes que l’on voit dans les capitales d’Europe de l’Est. En mettant le pied sur les tapis rouges du bâtiment, au milieu des dorures, des miroirs, des décors rococo et Art nouveau, on a l’impression de pénétrer dans les fastes des empires européens d’autrefois. La scène est éclairée par des lustres de cristal et tapissée par l’impressionnante tuyauterie d’un orgue géant. Grâce à ses boiseries, la salle a une acoustique magnifique.


Kazuki Yamada, directeur du Philharmonique monégasque, qui dirigeait lui‑même le concert, avait pris le risque de programmer la Symphonie du Nouveau monde de Dvorák. N’était‑il pas osé de programmer dans un pays d’où son compositeur est originaire (à l’époque où Tchéquie et Slovaquie ne faisaient qu’un) cette œuvre que le public connaît par cœur, qui coule dans ses veines, qui est un peu sa « propriété » ? On était impatient de connaître la réaction de la salle. Avec beaucoup de chic, Kazuki Yamada apporta quelque chose de personnel dans certains ralentis, certaines respirations, certaines inflexions. Le verdict du public ne se fit pas attendre. Dès la dernière note, la salle se leva. >I>Standing ovation ! Tout est dit.


A tous les pupitres, l’orchestre avait participé à la grandeur, à l’élan, aux contrastes sonores de cette œuvre qui en demande tant. On remarqua le solo du cor anglais Jean-Marc Jourdin, dans le Largo – dans cette longue phrase bucolique qui a été inspirée à Dvorák par un chant du Far West.


Le programme avait débuté avec l’Ouverture Le Carnaval romain de Berlioz. L’orchestre y apporta ce qu’on attendait de lumière et d’exubérance méditerranéennes. Suivit le Concerto pour violon de Tchaïkovski. Le soliste, Valeriy Sokolov, en donna une interprétation robuste, virtuose, dramatique, lyrique. Tout le poids du romantisme de Tchaïkovski était là, sous son archet.


Deux jours plus tôt, nous avions assisté au même concert, à Monaco, en ouverture de la saison symphonique de la Principauté. Mais le soliste était différent, c’était Daniel Lozakovich. Des deux, c’est lui que nous avons préféré, pour son jeu tout en finesse, tout en grâce, en virtuosité, en intelligence musicale. Mais peut‑être l’humeur de Sokolov convenait‑elle mieux à celle du public d’Europe centrale par temps d’automne sur les bords du Danube...



André Peyrègne

 

 

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