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Rentrée lumineuse

Paris
Maison de la radio et de la musique
09/15/2022 -  
Gabriel Fauré : Pavane en fa dièse majeur, opus 50
Serge Prokofiev : Concerto pour piano n° 2 en sol mineur, opus 16
Francis Poulenc : Gloria en sol majeur, FP 177
Maurice Ravel : La Valse

Vannina Santoni (soprano), Seong‑Jin Cho (piano)
Chœur de Radio France, Christophe Grapperon (chef de chœur), Orchestre national de France, Cristian Măcelaru (direction)


(© Radio France/Christophe Abramowitz)


Pour ce concert de rentrée de l’Orchestre national de France, place à un programme donnant la part belle à la musique française. On se réjouit de voir associé à cet important moment de la vie musicale le Chœur de Radio France, un ensemble qui en cette saison changera de directeur musical.

La Pavane de Fauré, donnée ici dans sa version avec chœur, est parfaitement réalisée dans une belle ambiance très française, associant légèreté et transparence. Le chœur y est le plus souvent compréhensible, affichant de belles textures même si l’on perd un peu des paroles dans les tutti. La circulation des traits des bois y est parfaite et délicate, ce qui concourt à la beauté de la réalisation et génère une vraie émotion.


Changement d’ambiance totale avec le Deuxième Concerto pour piano de Prokofiev, lui aussi parfaitement maîtrisé sous la baguette précise et énergique du directeur musical Cristian Măcelaru. Le jeune pianiste coréen Seong‑Jin Cho, premier prix du concours Chopin 2015, démontre d’impressionnantes capacités techniques qu’il met au service de cette partition qui évoque d’abord Rachmaninov avant de prendre une direction plus motorique, typique du style de Prokofiev. L’Orchestre national s’y révèle souple, précis et engagé, sans aucune faiblesse. En bis, le pianiste offre au public séduit la Sarabande de la Septième Suite de Haendel, dans laquelle il apparaît un peu moins convaincant.


Après l’entracte, retour du chœur pour un Gloria de Poulenc de belle facture. Quelques petits décalages entre le chœur et l’orchestre n’empêchent pas de goûter une réalisation par ailleurs aboutie et riche de contrastes tellement typiques de cette musique. La soprano Vannina Santoni réussit ses trois interventions, notamment la dernière dans le « Qui sedes ad dexteram Patris », la plus délicate. Le timbre est joli, l’intonation précise et les qualités d’expression au service de la musique. Le chœur ne démérite pas malgré des pianissimi trop rares et un passage à découvert des alti au début imprécis dans le « Laudamus te ». Les tutti montrent le potentiel de cet ensemble mais aussi ses quelques limites en terme de polyphonie, souvent perdue dans les forte sans doute pas assez canalisés.


Place enfin à la fameuse Valse de Ravel, donnée ici non dans la version de 1921 mais dans une version révisée de 2022, réalisée sous la direction de François Dru à partir de l’étude des partitions de Charles Münch, Roger Désormière, Pierre Boulez et en collaboration avec notamment Cristian Măcelaru. L’interprétation est vibrante, souple et élégante à la fois. La fin, plus abrupte que dans la version originale surprend, y compris le chef.


Un très beau concert de rentrée donc, qui témoigne de l’excellente entente entre l’Orchestre national de France et son directeur musical. La preuve : le contrat de Cristian Măcelaru, débuté en septembre 2020, vient d’être renouvelé jusqu’en 2027. Aucun doute que l’entente manifeste entre le chef et la premier violon, la lumineuse Sarah Nemtanu, participe aussi à la grande forme musicale et à l’enthousiasme visible et audible de l’Orchestre national.


Le site de l’Orchestre national de France



Gilles Lesur

 

 

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