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Capuçon en Chausson

La Roque
Parc du château de Florans
07/26/2022 -  
César Franck : Quintette avec piano, FWV 7
Ernest Chausson : Concert, opus 21 (*)

Renaud Capuçon (*), Manon Galy, Raphaëlle Moreau (violon), Paul Zientara (alto), Maxime Quennesson (violoncelle), Guillaume Bellom (piano)


R. Capuçon, M. Galy, G. Bellom, R. Moreau, P. Zientara, M. Quennesson (© Valentine Chauvin)


Le piano est roi à La Roque‑d’Anthéron. Au milieu du grand parc aux platanes géants (trois cent cinquante, à l’origine, un pour chaque jour de l’année !), sous la conque géante qui abrite les concerts, le piano trône comme un souverain. On vient le courtiser de tous les coins de France et même d’Europe.


Il arrive parfois qu’il ne soit pas seul. Mais lorsqu’il n’est pas seul, il est bien accompagné. Nous en avons eu la preuve lors du concert où le Quintette de Franck et le Concert de Chausson ont été donnés par le violoniste Renaud Capuçon et un groupe de jeunes musiciens. Deux mille personnes sont venues l’écouter – ce qui peut donner des complexes à pas mal d’autres festivals de musique de chambre qui peinent à retrouver leur auditoire d’avant‑covid.


Les interprètes étaient ce qu’on peut trouver de mieux dans la jeunesse musicale française. La violoniste Manon Galy a été « Révélation soliste » des Victoires de la musique de 2022, Raphaëlle Moreau violon solo de l’Orchestre Gustav Mahler, l’altiste Paul Zientara « Révélation classique » de l’ADAMI en 2021, le violoncelliste Maxime Quennesson lauréat de concours internationaux et le pianiste Guillaume Bellom « Révélation soliste » des Victoires de la musique de 2017.


Voyez la façon dont ces jeunes « s’engagent » dans leur interprétation ! Rien de superficiel dans leur jeu. Ils déploient une conviction et une énergie qui fait plaisir à voir. Et avec cela, ils ont une fraîcheur de jeu qui n’appartient qu’à la jeunesse. On admira la façon déterminée et lumineuse avec laquelle la violoniste Manon Galy mena le Quintette de Franck. Le pianiste Guillaume Bellom lui répondait avec une expression intense qui venait du fond de son clavier.


Puis ce fut le Concert pour piano, violon et quatuor de Chausson. Admirable musique française pleine de grâce et de lyrisme, parcourue par de longues phrases presque wagnériennes ! C’est là qu’apparut en maître Renaud Capuçon. On sentit l’admiration et le respect dont l’entouraient ses jeunes partenaires. La complicité entre le maître et les disciples fut totale dans les coups d’archet, les respirations, les nuances, les crescendos, la finesse expressive, les intentions musicales. On imaginait le soin avec lequel avaient eu lieu les répétitions. Le résultat était là : une prestation exemplaire. Et c’est ainsi qu’au pays du piano roi, Capuçon triompha en Chausson.



André Peyrègne

 

 

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