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Monaco : le Philharmonique au grand chœur

Monaco
Monte-Carlo (Auditorium Rainier III)
05/08/2022 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 36 en ut majeur « Linz », K. 425
Joseph Haydn : Messe en si bémol majeur « Harmoniemesse », Hob.XXII.14

Agnes Kovacs, Katja Stuber (sopranos), Anne Bierwirth & Stephanie Firnkes (alti), Mirko Ludwig, Jakob Pilgram (ténors), Andrey Akhmetov, Joachim Höchbauer (basses)
Balthasar‑Neumann‑Chor, Detlef Bratschke (chef de chœur), Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, Thomas Hengelbrock (direction)


T. Hengelbrock (© Florence Grandidier)


Le propre d’un vrai chef est de savoir imposer ses intentions, son style, son caractère à un orchestre. Le propre d’un bon orchestre est de savoir s’adapter aux intentions, au style, au caractère du chef. Lorsqu’un bon orchestre rencontre un vrai chef on obtient ce qu’on a entendu avec le Philharmonique de Monte‑Carlo sous la direction de Thomas Hengelbrock. En quelques répétitions, cet orchestre habitué aux élans grandioses des symphonies romantiques a su trouver dans les phrasés, les attaques, l’expression, mais aussi dans l’« épaisseur sonore », le style juste, proche du baroque, qui convenait à la Symphonie « Linz » de Mozart et à l’Harmonie‑Messe de Haydn.


Nous avons été séduits. L’interprétation de la symphonie était robuste, grandiose, avec un menuet (troisième mouvement) d’une incroyable énergie, et contenait pourtant tout l’esprit et la grâce de Mozart. Quant à la Messe de Haydn, elle fut un sommet. Sommet, elle l’est dans l’œuvre du compositeur – c’est sa dernière œuvre achevée. Sommet, elle le fut dans l’interprétation de l’orchestre monégasque et du Chœur allemand Balthasar‑Neumann (du nom d’un d’un architecte baroque qui prônait l’universalité de l’art). Il fallait entendre les voix puissantes de ces choristes lançant un Kyrie somptueux, un Gloria éclatant, un Sanctus délicat, un Agnus dei mozartien (dont le thème est inspiré de la Messe du couronnement de Mozart), un Dona nobis pacem tonitruant dans lequel explosent des trompettes quasi verdiennes. « Dona nobis pacem nbsp;»  : « Donne‑nous la paix ! ». Ces mots résonnaient puissamment dans l’auditorium monégasque en ces temps d’actualité tragique.


Les voix du chœur semblaient d’une solidité à toute épreuve, tout en se pliant aux exigences stylistiques du chef. Les (très bons) solistes vocaux étaient directement issus des rangs du chœur. C’est dire sa qualité ! Dirigeant sans baguette, du haut de sa hauteur de bon géant, Thomas Hengelbrock tenait parfaitement ses chanteurs et ses musiciens. Et on avait, en plus, l’impression que la main de Haydn battait au‑dessus de la sienne.



André Peyrègne

 

 

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