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Le Capuçon des Quatre Saisons

Aix-en-Provence
Grand Théâtre de Provence
04/19/2022 -  
Antonio Vivaldi : Concertos pour violon « Le quattro stagioni », opus 8 n° 1 à n° 4 : « La primavera », RV 269, « L’estate », RV 315, « L’autunno », RV 293, et « L’inverno », RV 297
Joseph Bologne de Saint‑George : Concertos pour violon opus 5 n° 1 et opus 8

Orchestre de chambre de Lausanne, Renaud Capuçon (violon et direction)


R. Capuçon (© Caroline Doutre)


Sur la scène du Grand Théâtre d’Aix‑en‑Provence, l’autre soir, l’Orchestre de chambre de Lausanne. Devant l’orchestre, debout face au public, le dos tourné aux musiciens, le chef se tenait, un violon à la main, dans la posture du capitaine entraînant ses troupes. Il fallait le voir, cheveux au vent, au milieu des orages des Quatre Saisons, gravissant et dévalant sans faiblir les traits ébouriffants de la musique de Vivaldi. Rien ne lui résistait. Ses musiciens le suivaient comme un seul homme. Lorsqu’arrivait le printemps, la musique s’ensoleillait et il faisait entendre des chants d’oiseaux sur son violon. Tout cela était impressionnant à voir, merveilleux à entendre.


Le chef en question était le violoniste Renaud Capuçon. Vous l’aurez compris, ce soir‑là, les Quatre Saisons de Vivaldi étaient au programme. Eternelles Quatre Saisons ! On ne s’en lasse pas – surtout lorsqu’elles sont interprétées d’aussi belle façon. Messieurs les intégristes de la musique baroque, voyez comme on peut brillamment jouer votre musique sur des instruments sans cordes en boyaux et avec des archets modernes !


En plus de se produire le soir, Renaud Capuçon est également directeur du Festival de Pâques. Au long de la journée, il est au four et au moulin, gère les imprévus, contrôle les programmes, panse les bobos, encourage les inquiets, conforte les ego, fait de la pub pour sa manifestation. Son festival est un succès. Les salles sont pleines. Le soir, il semble aussi frais que s’il sortait d’une journée de repos. On admire sa sûreté de jeu et sa beauté de son. Il obtient de son orchestre une cohésion, une souplesse d’expression, une harmonie dans les coups d’archet, une justesse de phrasé, des contrastes dans les nuances.


Au cours de cette soirée, Renaud Capuçon a fait du bien à tout le monde – sauf à quelqu’un : au Chevalier de Saint‑George. En programmant deux concertos de ce compositeur qui a marqué la vie musicale parisienne au XVIIIe, il a mis en évidence la pauvreté de sa musique par rapport à celle de Vivaldi. Cela lui a rendu un mauvais service. Dans ses thèmes, Saint‑George s’accroche désespérément aux gammes et aux arpèges de la tonalité de base. Mozart, certes, a fait de même – mais avec génie ! Le vrai chevalier de la soirée fut Renaud Capuçon, le héros du printemps d’Aix et des saisons de Vivaldi.



André Peyrègne

 

 

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