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Deuxième quart de siècle

Normandie
Deauville (Salle Elie de Brignac-Arqana)
04/16/2022 -  
Francesco Provenzale : Lo schiavo di sua moglie : « Non posso far » & « Lascatemi morir, stelle crudeli »
Francesco Cavalli : Ercole amante : Sinfonia
Giovanni Buonaventura Viviani : Mitilene, regina delle amazzoni : « Muove il piè, furia d’Averno »
Georg Caspar Schürmann : Die getreue Alceste : Sinfonia pour la tempête & « Non ha fortuna il pianto moi »
Carlo Pallavicino : L’Antiope : « Vieni, corri, volami in braccio » & « Sdegni furori barbari »
François-André Danican Philidor : Les Amazones : Marche, Thalestris, Marche & « Quel coup me réservait la colère céleste »
Marin Marais : Suite d’un goût étranger : XVI ; » L’Américaine » (arrangement Thomas Dunford)
André Cardinal Destouches : Marthésie, première reine des Amazones : « O Mort ! O triste mort »
Antonio Vivaldi : Ercole sul Termodonte, RV 710 : Sinfonia, « Onde chiare che sussurate » & « Scenderò, volerò, griderò »
Giuseppe de Bottis : Mitilene, regina delle amazzoni : « Che farai misero core » & « Lieti fiori, erbe odorose »

Lea Desandre (mezzo)
Ensemble Jupiter, Thomas Dunford (luth, direction)


L. Desandre (© Claude Doaré)


Après deux saisons compliquées, la musique revient au Festival de Pâques de Deauville pour sa vingt‑sixième édition, qui durera jusqu’au 7 mai avec de nombreux programmes chambristes.


A Deauville, le Festival de Pâques entre dans son deuxième quart de siècle, fort de trois générations de musiciens qui ont fait leurs débuts et ont confirmé leurs carrières dans l’excellente Salle Elie de Brignac-Arqana, à l’acoustique parfaite. Pour ouvrir cette édition, a été reprogrammé le concert sur le thème des Amazones imaginé en 2020 par le mezzo Lea Desandre avec l’Ensemble Jupiter de Thomas Dunford, qui n’avait pu alors avoir lieu.


L’histoire de ce concert part de la recherche de Lea Desandre d’un programme original pour un premier enregistrement. Une fois choisi, le thème des Amazones, en vogue à l’époque baroque française comme italienne, a été exploré par le chanteur et musicologue Yannis François qui a défriché et « reconstruit » nombre de partitions parmi lesquelles a été retenue une quinzaine de numéros constituant un programme riche, varié et parfait. Sa cohérence était d’autant plus forte qu’il a été donné sans interruption devant un public enthousiaste qui encourageait ce bel ensemble de musiciens par des applaudissements nourris.


Nombre de ces choix sont de véritables résurrections, jamais jouées depuis leur composition. Si Antonio Vivaldi, Marais Marais, Francesco Cavalli et dans une moindre mesure Philidor sont connus du public, on découvrait avec curiosité des œuvres de Francesco Provenzale, Carlo Pallavicino, Georg Caspar Schürmann ou André Cardinal Destouches.


L’équilibre du concert était parfaitement dosé avec bien sûr une prépondérance du chant mais aussi quelques intermèdes purement instrumentaux laissant au mezzo‑soprano Lea Desandre le temps de reposer sa voix. Voix qui s’est bien épanouie au fil des airs, tour à tout véhéments, langoureux, avec une impeccable virtuosité, une versatilité dramatique étonnante, une diction parfaite et l’évidence d’un timbre riche et chaleureux. L’Ensemble Jupiter, mené par le luthiste Thomas Dunford, est une réunion de solistes de très haut niveau parfaitement qui se fondent idéalement en formation chambriste.


Ce concert magnifiquement construit riche en découvertes s’est achevé à la demande d’un public très fervent par une composition originale de Thomas Dunford sur un texte d’Erik Orsena, commande de la chanteuse, toujours sur le thème des Amazones.



Olivier Brunel

 

 

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