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Fin de printemps à Monaco

Monaco
Monte-Carlo (Auditorium Rainier III)
04/03/2022 -  
Ludwig van Beethoven : Romances pour violon et orchestre n° 1 en sol majeur, opus 40, et n° 2 en fa majeur, opus 50
Henri Dutilleux : Sur un même accord
Dimitri Chostakovitch : Symphonie n° 15 en la majeur, opus 141

Renaud Capuçon (violon)
Orchestre philharmonique de Monte‑Carlo, Andris Poga (direction)


R. Capuçon (© Alain Hanel)


Le début d’avril n’est certes pas un moment pour annoncer la fin du printemps. Mais c’est du « Printemps des Arts » de Monte‑Carlo qu’il s’agit. Ce festival, dirigé par Bruno Mantovani, qui s’est déroulé sur quatre week‑ends, qui a accueilli le Philharmonique de Radio France, les orchestres de Strasbourg et d’Auvergne, s’est achevé avec l’orchestre maison, le Philharmonique de Monte‑Carlo. Cet orchestre a été largement digne d’assumer ce final en apothéose.


La manière dont il a interprété la Quinzième Symphonie de Chostakovitch sous la direction du chef letton Andris Poga est l’une des choses les plus admirables que nous ayons entendues dans le festival. Déjà, l’œuvre est extraordinaire. Elle nous étonne, nous envoûte. On sent que la mort rôde – Chostakovitch était à la fin de sa vie lorsqu’il la composa. Il règne, dans le second Adagio, un climat de solitude qui vous donne le frisson. A un moment, on croit entendre une marche funèbre. Mais il y a aussi des endroits festifs où passe, alors qu’on ne s’y attend pas, la sonnerie de Guillaume Tell de Rossini. Ailleurs, une citation de La Walkyrie se rappelle à notre souvenir. Cette œuvre étrange et vertigineuse s’achève pianissimo sur une immense note tenue des cordes percée de quelques sons de xylo et de wood‑blocks. L’effet est saisissant. Un adieu à la vie ? La manière dont Andris Poga a dirigé cette œuvre fut exemplaire par sa précision, son sens du détail, la manière dont il créa les différentes atmosphères. On aurait pu en faire un disque.


En première partie de concert, on eut droit à une curiosité : nous appellerons cela un « burger Beethoven-Dutilleux ». Voici la recette : prenez deux Romances pour violon du grand Ludwig, glissez entre elles la pièce intitulée Sur un même accord de l’admirable Henri. Le sandwich musical ainsi obtenu nous fut servi par le violoniste Renaud Capuçon. Si la Romance en fa de Beethoven a un certain charme, celle en sol nous laisse sur notre faim. En revanche, la pièce de Dutilleux est d’un raffinement extrême. Quatre notes énoncées pizzicato au début (, si, fa dièse, sol) se répandent dans tout l’orchestre, constituant les éléments générateurs d’une œuvre aux sonorités enchanteresses. Renaud Capuçon est une valeur sûre du violon français. Avec lui, on n’est jamais déçu. Il est soigneux dans son phrasé, précis dans sa virtuosité, élégant dans son éloquence. Sa sonorité est pure. Une sonorité de printemps.



André Peyrègne

 

 

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