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Alexandre le bienheureux

Paris
Maison de la radio et de la musique
03/26/2022 -  
Franz Liszt : Variations sur « Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen » – Années de pèlerinage (Deuxième Année : Italie), S. 161 : 5. « Sonetto CIV del Petrarca » & 7. « Après une lecture du Dante » – Abschied, S. 25  – La lugubre gondola II, S. 200 n° 2
Robert Schumann : Sonate pour piano n° 1, opus 11
Alexandre Scriabine : Vers la flamme, opus 72

Alexandre Kantorow (piano)


A. Kantorow (© Sasha Gusov)


Alexandre Kantorow, premier pianiste français à avoir remporté le Grand Prix et la Médaille d’or au Concours Tchaïkovski de Moscou en 2019, vient de donner un récital époustouflant au programme copieux et distingué dans l’Auditorium de la Maison de la radio et de la musique.


L’ambiance était surchauffée pour ce récital avec un Auditorium archiplein et comme une arène de projecteurs et de caméras autour du piano sur lequel le jeune pianiste français le plus doué de sa génération allait se produire. Concert particulier avec des éclairages variant avec les musiques au programme et unique récital d’une saison « en résidence » à Radio France qui lui a offert la possibilité de se produire trois fois avec orchestre, une fois en formation chambriste et dont la dernière station sera le 17 juin avec l’Orchestre philharmonique sous la direction de Mikko Franck dans le Second Concerto de Chostakovitch.


Alexandre Kantorow est déjà chez nous une légende, qualifié d’Alexandre le conquérant, le magnifique, le bienheureux selon les médias ! Sa virtuosité digitale d’une liberté totale semble infaillible mais ce sont ses qualités de sonorité, quasi magiques, qui le placent avec Daniil Trifonov au sommet, à notre avis, des pianistes de sa génération.


Démarrage en extrême douceur avec ds Variations sur « Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen » de Liszt murmurées quasiment du bout des doigts. Ce n’était que pour mieux préparer son public à une Première Sonate de Schumann comme hallucinée, fébrile, parfois anguleuse, refusant les effets romantiques pour mieux en accentuer les aspects fantasques.


La seconde partie enchaînait sans interruption des œuvres tardives et méditatives de Liszt et de Scriabine, dont on retiendra une Lugubre Gondole spectrale et surtout, point culminant du récital, la Fantasia quasi sonata « Après une lecture du Dante » suivant une interprétation fébrile du poème Vers la flamme de Scriabine. De cette quasi‑sonate de Liszt, il a donné une interprétation exaltant sa grandeur méditative tout en se jouant des difficultés techniques en les transcendant par les plus belles trouvailles sonores.


Après un tel ouragan, Alexandre Kantorow a calmé les esprits avec l’arrangement par Giovanni Sgambati de la mélodieuse « Danse des Esprits bienheureux » d’Orphée et Eurydice de Gluck – un des bis privilégiés par le regretté Nelson Freire –, moment magique de temps suspendu, puis le Final de L’Oiseau de feu de Stravinski dans l’arrangement Guido Agosti et enfin la Deuxième des Ballades opus 10 de Brahms qui figure au programme de son dernier enregistrement de studio.



Olivier Brunel

 

 

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