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Pourquoi ne joue-t-on pas plus Nielsen ?

München
Isarphilharmonie
02/17/2022 -  et 18, 19 février 2022
Antonin Dvorák: Othello, opus 93, B. 174
Franz Liszt: Concerto pour piano n° 1
Carl Nielsen: Symphonie n° 4 “Det Uudslukkelige”, opus 29, FS 76

Juja Wang (piano)
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Sir Antonio Pappano (direction)


Y. Wang, A. Pappano (© Astrid Ackermann)


La saison actuelle de l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise est assez caractéristique de ces périodes d’intérim entre directeurs musicaux, ce qui permet de programmer une grande variété de chefs de très grands talents et d’une grande diversité. Coïncidence de la programmation, c’est ce soir le remplaçant de Sir Simon Rattle à la tête de l’Orchestre symphonique de Londres qui dirige le futur orchestre de ce dernier.


Le programme proposé est un classique « ouverture, concerto, symphonie ». Othello de Dvorák est une rareté. C’est plutôt un long poème symphonique assez construit, plus instrumental que théâtral, dans lequel on y entend ici et là des harmonies et des effets d’orchestration qui ne sont pas sans évoquer L’Or du Rhin de Wagner. Sous la direction sans baguette de Sir Antonio Pappano, l’orchestre sonne avec clarté et confiance et l’on retrouve aux cordes des phrasés très cantabile qui sont si caractéristiques du style de ce grand chef d’opéra.


Le lecteur me permettra de ne pas évoquer les tenues vestimentaires de Yuja Wang, même si cela semble être devenu une figure imposée. Le seul élément qu’il faut mentionner est que la pianiste chinoise doit venir sur scène avec des lunettes sombres pour protéger ses yeux. C’est peut‑être pour cette raison qu’elle cherche ses marques pendant un moment dans ce Premier Concerto de Liszt dont on aurait pu croire qu’elle ne ferait qu’une seule bouchée. Les octaves du début souffrent d’un excès de pédale et manquent un peu de clarté. Les passages plus délicats sont un peu raides et ne chantent pas assez. L’ensemble pèche par défaut de continuité et d’architecture. Mais on peut enfin retrouver les qualités de la pianiste se rattrape dans un Allegro vivace pétillant et plein de malice. Donnée en bis, la Romance sans paroles opus 67 n° 2 de Mendelssohn déçoit également. Toutes les notes sont là mais tout cela manque un peu de charme. Il est bien sur difficile de dire exactement ce qui fait que cette prestation est un peu décevante. Peut‑être simplement les musiciens vont‑ils mieux s’accorder pour les concerts suivants ou surtout que ce sont des êtres humains et non des machines.


Les Symphonies de Carl Nielsen restent des raretés aux concerts. Il faut se féliciter de voir des musiciens de la stature de Pappano les programmer. La lecture qu’il donne avec les musiciens est d’une grande force. Il y a dès le début un sentiment d’urgence et une fièvre qui ne baissent pas. La modernité et l’originalité de l’œuvre impressionnent. Les bois sont de grande qualité dans le deuxième mouvement Poco allegretto. La partition donne beaucoup de possibilités aux solistes de l’orchestre de briller. Giorgi Kharadzé au violoncelle a une sonorité riche et beaucoup d’autorité. Le dernier mouvement permet d’apprécier les deux jeux des timbales de Mark Haeldermans et Wolfgang Gindlhumer. Enfin, le développement des thèmes dans ce mouvement permet d’entendre tout d’un coup un des thèmes énoncé au premier trombone par Hansjörg Profanter avec une musicalité stupéfiante.


Nous avions pu en début de saison découvrir des pièces de Martinů et souhaiter découvrir la musique de ce compositeur ; cette soirée nous donne envie que l’on fasse de même avec celle de Nielsen.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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