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Mozart et contemporains

Vienna
Konzerthaus
01/30/2022 -  
Baldassare Galuppi : Sonate en fa mineur, I. 9 : 1. Andante spiritoso – Sonate en ut mineur, I. 34 : 1. Larghetto
Wolfgang Amadeus Mozart : Rondos en fa, K. 494, et en ré, K. 485 – Fantaisie en ré mineur, K. 385g [397] – Gigue en sol, K. 574 – Sonates n° 15 « Sonate facile », K. 545, et n° 14, K. 457 – Quintette à cordes n° 4, K. 516 : 4. Adagio (arrangement Olafsson) – Adagio en si mineur, K. 540 – Ave verum corpus, K. 618 (arrangement Franz Liszt)
Carl Philipp Emanuel Bach : Rondo en ré mineur, Wq. 61/4, H. 290
Domenico Cimarosa : Sonates n° 42 et n° 55 (arrangements Olafsson)
Joseph Haydn : Sonate n° 47, Hob.XVI.32

Víkingur Olafsson (piano)


V. Olafsson (© Ari Magg)


Parmi les enregistrements de Víkingur Olafsson, son dernier disque, consacré à Mozart et ses contemporains, nous semble être le plus controversable. Si chacune des pièces du programme est distillée dans une prise de son cristalline avec la minutie habituelle du pianiste islandais, l’album dans son ensemble projette une impression en demi-teinte, manquant de véritable relief dynamique. Nous étions ainsi curieux de nous confronter à la prestation en public, dans un programme reproduisant à la lettre celui du disque.


L’enchaînement des pièces gagne en cohérence lors du concert, s’effectuant souvent sans la moindre interruption, dans la résonance de l’accord qui précède – ce qui n’est pas apparent lors de l’écoute du disque, et permet une bien meilleure compréhension du choix très étudié de l’ordre des œuvres. La pause qui marque la transition vers le mouvement lent de la Sonate K. 457 prend ainsi une tournure d’autant plus dramatique qu’il s’agit du seul véritable moment de silence du programme. Les tempos sont généralement plus lents que ceux du disque, mais cela ne se remarque qu’à l’issue d’un chronométrage systématique, la faute aux traits plus fiévreux, qui donnent une sensation occasionnelle de précipitation ou à l’opposé, de raideur. Les dynamiques sont quant à elles démultipliées, engendrant trop souvent des duretés absentes de l’environnement feutré du studio.


La première partie du concert est parfois inégale, réservant ses meilleurs moments (sublimes du reste) dans le Rondo K. 485, emmené d’une pulsation infaillible, puis dans la Sonate K. 545, dite « facile », dans laquelle nous retrouvons une pureté et un détachement enfantins. La seconde partie, plus sombre, consacrée aux œuvres des dix dernières années de la vie de Mozart, est bien plus homogène : l’arrangement de l’Adagio du Quintette K. 516 laisse transparaître la polyphonie avec intelligence, et rend évidente la délicatesse du toucher. La grande Sonate K. 457, introduite génialement à la façon d’un prologue par un mouvement d’une sonate de Galuppi, prend des tournures romantiques assumées, ouvrant d’évidentes perspectives beethovéniennes et schubertiennes. Mais il faut attendre les deux derniers œuvres (avec la transcription par Liszt de l’Ave verum et en bis l’Andante de la Sonate en trio BWV 528 de Bach) pour retrouver la plénitude des atmosphères si particulières qui imprègnent les enregistrements du pianiste : toucher millimétré, choix stylistiques audacieux, sensations de grands espaces éthérés.



Dimitri Finker

 

 

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