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Bon goût bulgare Toulouse Halle aux Grains 02/04/2002 - Béla Bartók : Danses populaires roumaines Georges Enesco : Intermezzo op. 12 Nikos Skalkottas : Cinq danses grecques Antonín Dvorák : Bagatelles op. 47 ; Sérénade op. 22 Orchestre de chambre de Toulouse, Svetlin Roussev (violon et direction) Si, avec le départ d’Alain Moglia, l’unité géographique originale des programmes de l’orchestre de chambre de Toulouse semble avoir été quelques peu mise à mal, on ne se plaindra cependant pas du choix des œuvres présentées, toutes fort intéressantes dans des esthétiques toutefois assez différentes.
Surtout, ce concert nous a permis de découvrir le remarquable jeune violoniste d’origine bulgare Svetlin Roussev, premier violon solo de l’orchestre d’Auvergne, qui semble avoir pris grand soin de s’intégrer au mieux dans l’équilibre sonore propre à l’orchestre. L’approche générale des partitions, plus détendue, moins volontaire et pugnace qu’avec Alain Moglia, paraissait davantage portée sur la finesse des nuances et le jeu des couleurs, ce qui a particulièrement réussi à l’Intermezzo de Georges Enesco, belle pièce à l’atmosphère très “française”, rêveuse et harmoniquement riche, assez émouvante, même.
Cette subtilité a également beaucoup servi les pièces d’inspiration populaire et les Danses grecques de Skalkottas, à la veine mélodique contrastée d’une grande fraîcheur mais pas du tout “folklorisante”, y ont gagné une distinction qui leur allait fort bien.
Cependant, cette recherche de légèreté, fort bien suivie par un orchestre toujours très homogène, marquait un peu ses limites dans la Sérénade de Dvorák, pièce autrement ambitieuse que son titre ne le laisse entendre. En effet, un certain manque de carrure rythmique, une accentuation parfois timide, délayaient un peu la substance musicale de l’œuvre dans une approche certes très musicale et maîtrisée mais un peu effacée malgré des tempos allants, là où les ensembles tchèques nous on habitué à des interprétations d’un tout autre tempérament.
Mais ces réserves sont peu de chose, et dans ce concert fort agréable le jeune musicien, chaleureusement accueilli par un public encore peu nombreux mais conquis, a montré une véritable personnalité à la musicalité très fine. Laurent Marty
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