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Que manque-t-il donc ?

Vienna
Staatsoper
01/31/2002 -  et 4, 8 Fevrier 2001
Giacomo Puccini : Tosca
Maria Pia Ionata (Tosca), Salvatore Licitra (Mario Cavaradossi), Alan Titus (Scarpia), Istvan Gati (Cesare Angelotti), Alfre Sramek (Sacristain), John Dickie (Spoletta), In-Sung Sim (Sciarrone)
Orchestre et choeur du Staatsoper, Marcello Viotti (direction)
Margarethe Wallmann (mise en scène)

En ressortant de l’opéra, on se dit ‘Dommage, il manquait quelque chose à cette Tosca’.
La mise en scène, à défaut d’être révolutionnaire (c’est tout de même rarement le cas au Staatsoper) est très soignée dans son réalisme et les magnifiques décors nous laissent en mémoire de fascinants moments.
La baguette incisive de Marcello Viotti offre un accompagnement à la fois précis et vigoureux aux chanteurs, et les timbres très présents de l’orchestre ne couvrent jamais le plateau.
Salvatore Licitra dans le rôle de Mario avait visiblement de nombreux admirateurs dans la salle : acclamé avec frénésie d’un bout à l’autre de l’opéra il faut admettre qu’il le mérite bien. Notons que sa prestation se bonifie au cours des actes : peut-être arrivé insuffisamment échauffé sur scène, son premier solo pêche par manque de spontanéité et le legato reste scolaire (ce qui ne l’empêche pas d’ailleurs d’être interrompu par un tonnerre d’applaudissements, certains étant vraisemblablement conquis à l’avance) - cette première impression est heureusement bien vite balayée par son aisance technique et sa franche musicalité.
Alan Titus marque également le rôle de Scarpia, dont la puissance permet de rivaliser sans problème avec les fortissimi les plus extrêmes de l’orchestre au grand complet. Quel formidable moment de musique et de mise en scène que cette fin de premier acte, où Scarpia célèbre son futur triomphe alors que défile une procession solennelle à l’arrière plan ! Alfred Sramek quant à lui ne tombe pas dans le piège de la caricature et campe avec une sobriété bonhomme son personnage de sacristain.
Que manquait-il alors ? On en viendrait à oublier le rôle titre tant la prestation de Maria Pia Ionata manque de dramatisme. Au paroxysme du désespoir Tosca parait proche de l’hystérie, le reste du temps elle reste insignifiante - de plus son timbre un peu nasillard a du mal à passer la fosse. La prima donna est loin, on ne frémit même pas lorsqu’elle se jette de la tour. Autant dire qu’on n’y croit pas un instant, et la comparaison avec la distribution masculine est rude. Une Tosca sans Tosca en fin de compte.



Dimitri Finker

 

 

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