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A Night at the Operetta

München
Nationaltheater
12/18/2021 -  et 22, 27, 31 décembre 2021, 2, 6 janvier 2022
Franz Lehár : Giuditta
Vida Mikneviciūtė (Giuditta), Daniel Behle (Octavio), Kerstin Avemo (Anna), Sebastian Kohlhepp (Sladek), Jochen Schmeckenbecher (Leutnant Antonio), Olivia Grigolli (Fräulein Schminke), Ueli Jäggi (Knorke), Raphael Clamer (Knorke), Magne Håvard Brekke (Manuele, Un duc), Marc Bodnar (Lord Barrymore), Liliana Benini (Girl), Altea Garrido (Luftballonverkäuferin), Bendix Dethleffsen (Christian Oehler), Joaquín P. Abella (Leiter der Bewegung), Sebastian Zuber (Leiter der Gegenbewegung)
Chor der Bayerischen Staatsoper, Stellario Fagone (chef de chœur), Bayerisches Staatsorchester, Titus Engel (direction musicale)
Christoph Marthaler (mise en scène), Anna Viebrock (décors, costumes), Michael Bauer (lumières), Malte Ubenauf, Katharina Ortmann (dramaturgie)


(© Wilfried Hösl)


Giuditta (1933) est la dernière composition de Franz Lehár. Il s’agit d’une œuvre mi-opérette mi-opéra, qui finit mal et qui contient deux « tubes » : l’air de ténor « Freunde, das Leben ist lebenswert » et « Meine Lippen, sie küssen so heiss », bis favori de nombreuses sopranos dont assez récemment Anna Netrebko.


Le Giuditta proposé pour ces fêtes de fin d’année au Bayerische Staatsoper est une œuvre bien plus hybride : la musique de Lehár est un peu coupée. Marthaler a ajouté des morceaux écrits par Eisler, Korngold, Krenek, Stravinsky, Chostakovitch, Bartók et Schoenberg. Le texte, de son côté, a été enrichi de passages d’une pièce de Horváth. Bref, ce qui est donné est un mélange avec deux tiers de Lehár et un tiers d’autres, et surtout du plus pur Marthaler non dilué.


Fidèle à ses habitudes, le metteur en scène suisse trivialise avec une certaine malice cette histoire. Certains passages sont un peu « sérieux » et trop verbeux mais Marthaler est à son meilleur plus la mise en scène est déjantée. Il faut apprécier les quelques pas de danse sur la valse de Jeu de cartes de Stravinsky ou comment deux serveurs font le vide pour un changement de décor sur un extrait du Mandarin merveilleux de Bartók. Le sommet est atteint avec un Tango échevelé suivi du duo magique entre Paul et Marietta tiré de La Ville morte de Korngold. Il faut également prendre au second degré lorsqu’Octavio arrive à contretemps pour chanter un de ses airs ou quand le rideau de fond de scène se ferme à plusieurs reprises alors qu’il n’a pas fini ses couplets. Le décor réalisé par Anna Viebrock, collaboratrice historique de Marthaler, est un peu criard. Toute une série de personnages un peu drolatiques, mi-Fellini et mi-Bidochon peuplent la scène. Marc Bodnar, dans un rôle parlé, s’exprime dans le pire des anglais possible. On se surprend à ne pas voir Groucho, Harpo et Chico dans cet ensemble irrévérencieux et surréaliste.


Comme c’est l’habitude à Munich, la distribution est très solide et surtout très complète (et il faudrait insister sur le fait que cela ne va pas toujours de soi). Vida Mikneviciūtė a un beau phrasé dans le rôle-titre. Daniel Behle a beaucoup de style dans un rôle d’une redoutable difficulté. Les deux s’accordent avec leurs homologues plus légers, Kerstin Avemo et Sebastian Kohlhepp, la soprano suédoise, que l’on a pu apprécier plusieurs fois à Genève, ayant de superbes coloratures. Au pupitre, Titus Engel dirige avec une certaine assurance même si quelques passages sont un peu déséquilibrés au détriment des chanteurs. Mais ceci arrive avec des premières et cela se corrige bien vite.


Le public réduit au quart a accueilli Marthaler avec ses acolytes avec des huées dont il est familier, voire un peu demandeur. Ceux qui n’ont pas pu assister à cette représentation ou aux suivantes pourront se faire eux-mêmes leurs impressions en streaming sur le site du Staatsoper à partir du 26 janvier ou le 27 février sur Arte.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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