About us / Contact

The Classical Music Network

Toulouse

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

« Pour l’amour du violoncelle »

Toulouse
Halle aux grains
12/10/2021 -  
Louise Farrenc : Ouverture n° 1
Camille Pépin : Vajrayana
Joseph Haydn : Concerto pour violoncelle n° 1, Hob.VIIb:1
Maurice Ravel : Daphnis et Chloé : Suite n° 2

Jean-Guihen Queyras (violoncelle)
Orchestre national du Capitole de Toulouse, Ben Glassberg (direction)


B. Glassberg (© Gerard Collett)


Après Thomas Guggeis le mois dernier, le jeune (nouveau) directeur musical de l’Opéra de Francfort, c’est le non moins fringant directeur musical de l’Opéra de Rouen Normandie, le chef britannique Ben Glassberg, qui était cette fois l’invité de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, dans son fief de la Halle aux grains. Et en guest star, le talentueux Jean-Guihen Queyras était convié à la fête, une soirée d’ailleurs intitulée en son honneur « Pour l’amour du violoncelle ».


La soirée débute par une œuvre rare qui appartient au succinct corpus symphonique – en tout et pour tout deux ouvertures et deux symphonies ! – de Louise Farrenc (1804-1875), compositrice (également professeure de piano) un peu oubliée de nos jours et dont l’intérêt, il faut bien le dire, semble plus historique que musical...


Place toujours aux dames, ensuite, avec la plus intéressante Camille Pépin (née en 1990), figure montante qui a eu les faveurs de maints orchestres symphoniques ces dernières années. A l’écoute de Vajrayan (2015), force est de constater que cette pièce commandée par l’Orchestre national d’Ile-de-France et Radio France est à la fois immédiatement accessible et fait preuve d’un grand savoir-faire, notamment par sa dynamique pleine d’entrain, une rythmique très soutenue et un phrasé assez descriptif qui s’avèrent flatteurs pour l’oreille.


C’est avec le joyeux Premier Concerto de Haydn, composé en 1762 pour le violoncelliste virtuose Joseph Weigl, que se poursuit la soirée. Avec le Second en majeur, composé quant à lui en 1783, il forme un duo incontournable de l’écriture concertante pour l’instrument, et chaque violoncelliste se doit de les inscrire à son répertoire. C’est le cas de Jean-Guihen Queyras, qui l’interprète (et le maîtrise) depuis longtemps, puisqu’il l’a enregistré (pour Harmonia Mundi) dès 2004 (avec l’Orchestre baroque de Fribourg). Malgré une structure simple, ce concerto s’avère assez spectaculaire, et après une marche très solennelle dans laquelle le soliste fait résonner de manière noble et poignante son instrument, l’Adagio qui suit est ici délivré comme une plainte tout en retenue, derrière un orchestre attentif à son lancinant discours. L’Allegro molto conclut dans une explosion de sons et de couleurs : Queyras joue à en perdre haleine, en se jouant de notes aiguës parfaitement aussi difficiles que parfaitement maîtrisés, tandis que la phalange occitane, sous la vive battue de Glassberg, rivalise de virtuosité dans la course déchaînée qu’elle se dispute avec le violoncelliste.


En seconde partie, place à la fameuse Seconde Suite de Daphnis et Chloé, une des pièces de Ravel les plus souvent offertes dans les soirées symphoniques. On perçoit encore davantage ici, de la part du chef britannique, de maîtrise dans cette partition particulièrement aventureuse. Plus que sur l’atmosphère, le curseur est placé sur la lisibilité de l’orchestre, l’intensité du discours fonctionnant alors parfaitement dans les passages plus scherzando et sur une aptitude à ne pas démesurément lâcher la bride dans les éclats paroxystiques, ici rondement menés. A croire que la difficulté des ouvrages retenus ce soir aura été un atout pour les interprètes !


Le site de Camille Pépin
Le site de Ben Glassberg
Le site de Jean-Guihen Queyras



Emmanuel Andrieu

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com