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Ecoutez, c’est Brahms !

Tournai
Maisons romanes
12/11/2021 -  
Johannes Brahms: Quatuors n° 1, opus 51 n° 1, n° 2, opus 51 n° 2, et n° 3, opus 67
Quatuor Taurus: Wietse Beels, Liesbeth Baelus (violon), Vincent Hepp (alto), Martijn Vink (violoncelle)


Le Quatuor Taurus (© Quatuor Taurus)


Pour sa vingtième édition, le festival de quatuor à cordes de Tournai « Les Voix intimes » a choisi un slogan en forme d’injonction : « Ecoutez, c’est romantique !  ». En effet, la programmation réserve une place importante aux compositeurs qui s’inscrivent dans ce mouvement, tout en réinvitant des formations qui n’ont pas pu se produire dans la Cité aux Cinq Clochers la saison dernière à cause de la pandémie. Le fidèle public, toujours aussi attentif et discipliné, a pu entendre, ce samedi, le Quatuor Taurus aux Maisons romanes, moyennant le respect des mesures sanitaires : il y avait certainement, dans la salle, bien moins de deux cents personnes, limite absurdement fixée par le gouvernement, la semaine dernière, pour les activités à l’intérieur, afin d’aplanir la courbe de contamination au covid-19.


Cette formation, fondée en 2012, exécute les trois Quatuors de Brahms, en prévoyant environ cinq minutes de pause entre ceux de l’Opus 51 (1873) et avant le Troisième (1876)  : un solide défi, pour les musiciens, bien sûr, mais aussi pour les spectateurs, car ces œuvres denses et complexes exigent une concentration certaine. L’inconfort des sièges, un supplice pour le dos et le postérieur, aide toutefois à se focaliser sur leur interprétation, plutôt conforme aux attentes, du moins sur le plan de l’expression, et assez détaillée. Les musiciens parviennent le plus souvent à bien restituer les demi-teintes et la nostalgie sous-jacente de ces trois partitions de durée à peu près équivalente. Ils caractérisent ainsi chacun des mouvements avec profondeur et justesse, tout en assurant la cohérence de chaque œuvre, et finalement du corpus entier, ce qui ne constitue pas un mince exploit et témoigne d’une réflexion approfondie.


Malgré la solidité de la conception, il faut s’accommoder du jeu plus irrégulier du primarius, alors que ses partenaires affichent plus de constance, et d’une mise en place pas toujours parfaite, avec quelques décalages perceptibles, même si le jeu collectif gagne en plénitude et en précision au cours du concert. Toutefois, la tenue du phrasé dont chaque membre fait preuve, en particulier Vincent Hepp à l’alto et Martijn Vink au violoncelle – Liesbeth Baelus affiche, quant à elle, une grande probité – rend justice à l’invention mélodique de ces partitions. Les tempi ne suscitent guère de reproche, l’impulsion et les contrastes dynamiques paraissent naturels, mais la sonorité séduit diversement, tantôt un peu trop brute, tantôt mieux raffinée. De façon générale, les mouvements rapides paraissent plus accomplis comme la conclusion sévère et tranchante des Premier et Deuxième Quatuors. Notons une brève interruption dans le dernier quatuor à cause d’une corde de violoncelle à réparer, une mésaventure qui n’arrive heureusement pas si souvent, mais qui interrompt le fil du discours si difficile à maintenir dans cette œuvre.


Entendre à une prochaine occasion les Taurus dans un classique viennois, comme un quatuor de Haydn ou de Mozart, ou dans le grand répertoire du siècle dernier, Bartók, Berg ou Janácek, par exemple, aiderait à mieux évaluer leur capacité à naviguer entre différents styles et à ajuster leur sonorité.


Le prochain concert se tiendra le dimanche 30 janvier, cette fois à la Maison de la culture : l’excellent Quatuor Zemlinsky jouera en deux fois, à 11 heures et à 16 heures, pas moins de quatre quatuors de Dvorák, les Dixième, Douzième, Treizième et Quatorzième.


Le site de Proquartetto
Le site du Quatuor Taurus



Sébastien Foucart

 

 

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