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Alexandre le Grand

Paris
Maison de la radio et de la musique
10/07/2021 -  et 8 octobre 2021 (Lyon)
Camille Saint-Saëns : Danse macabre, opus 40 – Concerto pour piano n° 5, opus 103
Ernest Chausson : Symphonie en si bémol, opus 20

Alexandre Kantorow (piano)
Orchestre national de France, Kazuki Yamada (direction)


A. Kantorow (© Sasha Gusov)


Cristian Măcelaru dirigeant Khamma de Debussy, puis le Cinquième Concerto de Saint-Saëns avec Alexandre Kantorow, avant d’exhumer, plus de vingt ans après le disque de Michel Plasson, le triptyque La Foi: on avait toutes les raisons d’aller écouter ce concert du National dans le cadre du centenaire de la mort du compositeur de Samson et Dalila. Mais son directeur, malade, a été remplacé par Kazuki Yamada. Chef du Philharmonique de Monte-Carlo et bientôt du City of Birmingham Symphony Orchestra, le Japonais n’est pas n’importe qui. Il a pourtant beaucoup déçu, alors qu’il a lui-même remanié le programme. Le ballet orchestré par Caplet a disparu au profit d’une Danse macabre de Saint-Saëns assez scolaire, qui ne grinçait ni ne ricanait, dont seul le violon de Sarah Nemtanu laisse quelque souvenir. A La Foi, après la pause, s’est substituée la Symphonie en si bémol de Chausson. Si le finale a témoigné d’un certain élan, la musique manque de ce souffle dont la partition est traversée, ne se construit pas, comme si l’œuvre parvenait difficilement à trouver sa forme à travers des sonorités trop pâteuses, où l’on cherche lignes et plans : autant dire qu’on est à des lieues de son esprit. Une lecture, rien qu’une lecture, plus laborieuse qu’inspirée. On espère réentendre le chef dans des circonstances plus propices. Quant au centenaire Saint-Saëns, Radio France a heureusement prévu d’autres concerts.


Pas vraiment au niveau du soliste, parfois couvert par l’orchestre, l’accompagnement de l’Egyptien montrait au moins de la diligence – Kantorow et Yamada ont déjà donné l’œuvre à Monte-Carlo le 5 août, raison peut-être de la présence du chef. Voilà en effet un piano plein d’invention, d’une quasi inépuisable richesse de couleurs et de nuances, d’une virtuosité ailée pour le bondissant Molto allegro final. La sonorité est à la fois sculptée et ciselée, notamment dans l’Andante, dont l’exotisme, sous de tel doigts, anticipe l’impressionnisme d’un Debussy ou d’un Ravel – ce que tire du clavier le jeune lauréat du concours Tchaïkovski reste décidément assez incroyable. Et, à la différence du chef, il donne au Concerto une allure rhapsodique, d’improvisation continue. Parlera-t-on encore, après l’avoir écouté, de l’académisme de Saint-Saëns ? La Première des Ballades de l’Opus 10 de Brahms, aux sonorités parfois minérales, témoigne d’un art de la narration et du clair-obscur qui va au cœur de l’imaginaire du Hambourgeois. Elle nous emmène, comme la Sixième Canción y danza de Mompou, suivie sur la tablette du pianiste, dans un ailleurs qu’on a peine à quitter.



Didier van Moere

 

 

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