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Dvorák en majesté

Lucerne
Centre de la culture et des congrès
08/24/2021 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 38 en ré majeur, « Prague », K. 504
Antonín Dvorák : Symphonie n° 6 en ré majeur, opus 60

Orchestre du Festival de Lucerne, Jakub Hrůsa (direction)


(© Peter Fischli/Festival de Lucerne)


Effervescence à Lucerne : deux jours seulement avant le premier des deux concerts qu’il devait assurer avec l’Orchestre du Festival, Yannick Nézet-Séguin a déclaré forfait pour cause de maladie. On peut imaginer que la température a dû grimper dans les bureaux de la célèbre manifestation ! C’est finalement le premier violon et la soliste, la pianiste Yuja Wang, qui ont pris en main la direction musicale de la première soirée. Pour le second concert, c’est Jakub Hrůsa qui a été sollicité, un jeune chef tchèque (il a à peine 40 ans) spécialiste de Dvorák et précédé d’une flatteuse réputation, tant les formations les plus réputées se l’arrachent depuis quelques années. Le programme du concert a été modifié, puisque la Septième Symphonie de Beethoven a été remplacée par la Sixième de Dvorák, une œuvre très rarement jouée. Et d’ailleurs interprétée pour la première fois au Festival de Lucerne, comme n’a pas manqué de le souligner son directeur, Michael Haefliger, monté tout exprès sur la scène du Centre de la culture et des congrès pour annoncer au public le changement de chef et de programme.


Le concert a débuté en demi-teinte avec la Symphonie « Prague » (1786) de Mozart. L’orchestre a été splendide d’homogénéité, la qualité de tous les pupitres était incontestable, tout en fin de compte s’est révélé équilibré et judicieusement pensé, avec un mélange de noblesse et de lyrisme ainsi qu’un beau travail sur les couleurs orchestrales et un allégement des textures faisant entendre chaque détail. Mais pourquoi alors ce sentiment de fadeur, cette impression de manque de vie ? Les tempi passablement étirés du chef y étaient pour beaucoup, de même que sa conception terre à terre et bien sage de l’œuvre, sans le grain de folie qui aurait rendu son interprétation plus vivante. La folie n’est-elle pas d’ailleurs le thème de l’édition 2021 du Festival de Lucerne ?


Changement total d’atmosphère avec la Sixième Symphonie (1881) de Dvorák, qui marque le début de la carrière internationale du compositeur. Considérée par les spécialistes comme le point culminant de la période slave de Dvorák, cette Sixième Symphonie est ponctuée de références et d’allusions à la Bohême, omniprésente tout au long de l’œuvre, avec notamment de nombreuses danses particulièrement rythmées. A plusieurs reprises, on a vu d’ailleurs le chef sautiller sur son podium. Démontrant son affinité avec cette musique, Jakub Hrůsa a livré une interprétation naturelle et énergique, pleine de vitalité et d’élan, émaillée de superbes prestations des solistes de l’orchestre. Son enthousiasme a transporté les spectateurs, qui se sont levés à la fin de l’exécution pour une ovation debout largement méritée.



Claudio Poloni

 

 

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