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Une grande lisztienne

Vannes
Plougoumelen (Eglise Saint-Philibert)
08/09/2021 -  et 16 juillet (Ernen), 2 (Anniviers), 4 (Biarritz), 6 (Sainte-Ursanne), 20 (Wetzikon) août 2021
Wolfgang Amadeus Mozart : Fantaisie en ut mineur, K. 475 – Sonate pour piano en ut mineur, K. 457
Franz Liszt : Fantasie und Fuge über das Motiv B-A-C-HTrois Odes funèbres: 2. «La notte» & 3. «Le Triomphe funèbre du Tasse» – Csárdás macabre

Beatrice Berrut (piano)


B. Berrut (© Claire Gueny)


Huit concerts à l’affiche de la trentième édition des Musicales du Golfe, du 29 juillet au 13 août, pour la plupart dans les édifices religieux de villages situés autour de Vannes: en charge de la programmation artistique, Nathalie Krafft mêle habilement vedettes (Anne Queffélec, le Trio Wanderer, le Quatuor Prazák), jeunes talents (Marc Tchalik, Victor Demarquette) et artistes confirmés (Marina Chiche, Vahan Mardirossian). C’est sans nul doute à cette dernière catégorie qu’appartient également Beatrice Berrut (née en 1985), à en juger notamment par le récital qu’elle a donné en l’église Saint-Philibert (XIXe) de Plougoumelen, à l’excellente acoustique.


Elle n’a pourtant pas choisi la facilité en associant un Mozart plutôt sévère et le dernier Liszt, à la réputation austère. Très articulée, la Fantaisie en ut mineur (1784) privilégie l’éloquence sur l’expression, le sérieux sur le pathos. C’est pour mieux faire contraster, attaca, la Sonate K. 457 (1784) qui lui est souvent associée: dans l’Allegro, joué avec toutes ses reprises, le drame éclate, comme un écho de la Sonate en la mineur antérieure de six ans, mais avec une fièvre et un élan affirmatif qui pourraient déjà être ceux de la Pathétique de Beethoven. L’Adagio, sans fioritures ni apprêts, parcourt sereinement son chemin, avant que l’urgence ne reprenne ses droits dans le Molto allegro final.


Le mini-récital lisztien qui suit l’entracte commence lui aussi par une page de nature improvisée, du moins dans sa première partie: virtuose et spectaculaire, avec puissance mais sans tapage, la pianiste valaisanne magnifie la Fantaisie et Fugue sur le thème B-A-C-H (1855/1870) originellement destinée à l’orgue. Choix encore plus rare, elle donne les deux dernières des trois Odes funèbres (1866), où le compositeur se fonde sur des œuvres antérieures: «La notte» prolonge «Il Penseroso» des Années de pèlerinage et «Le Triomphe funèbre du Tasse» se présente comme un épilogue au poème symphonique Tasso, Lamento e Trionfo. Dans la première, la pianiste fait contraster un monde terrifiant, celui de «Funérailles», avec une partie centrale presque irréelle; dans la seconde, le fracas orchestral n’est jamais synonyme de dureté et l’intensité du discours éloigne de toute complaisance. Pour conclure, la Csárdás macabre (1882), d’une assurance époustouflante et d’un mordant sarcastique, fait crépiter des étincelles méphistophéliques.


A un public dont la rare qualité d’écoute mérite d’être soulignée, Beatrice Berrut offre deux bis qui ramènent l’apaisement: son propre arrangement de la Sicilienne du Concerto pour orgue en ré mineur de Bach (lui-même transcrit du Concerto pour violon opus 3 n° 11 de Vivaldi), puis la Troisième des Consolations (1850) de Liszt, comme venue d’ailleurs.


Le site des Musicales du Golfe
Le site de Beatrice Berrut



Simon Corley

 

 

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