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Rencontres programmées et fortuites

Verbier
Eglise
07/21/2021 -  

11 heures
Alfred Schnittke : Trio à cordes (*)
Richard Strauss : Quatuor avec piano, opus 13

Augustin Hadelich (*), Alexander Sitkovetsky (violon), Antoine Tamestit (alto), Alban Gerhardt (violoncelle), Denis Matsuev (piano)


A. Hadelich, D. Matsuev, A. Tamestit, A. Gerhardt
(© Lucien Grandjean)



Deux concerts de musique de chambre programmés le même jour montraient bien la capacité du Festival de Verbier a créer des surprises et à s’adapter aux aléas de la situation actuelle.


Les «Rencontres inédites» comptent parmi les meilleures spécificités du festival et certainement les plus originales, réunissant des musiciens présents dans la station pour des prestations individuelles et leur demandant de créer un programme singulier, hors répertoire, qui sera donné une seule fois au festival, ramenant la notion de festival à sa véritable origine. Ce sont à notre goût souvent les meilleures soirées pour la musique de chambre. Elles exigent, on s’en doute, une préparation intense et un investissement énorme pour les musiciens. Etait-ce dû aux conditions exceptionnelles de cette édition dont l’organisation est très bouleversée? Pour cette première soirée de Rencontres exceptionnelles qui réunissait des cordes non moins exceptionnelles, la sauce n’a pas aussi bien pris qu’habituellement. On sentait les trois musiciens, Augustin Hadelich, Antoine Tamestit et Alban Gerhardt, très crispés et raides dans le techniquement très redoutable Trio à cordes de Schnittke ayant beaucoup de problème dans l’équilibre avec une la puissance sonore toujours exagérée. Mais l’occasion d’entendre cette œuvre rarement jouée au concert permettait de passer outre cette réserve.


En revanche, les problèmes d’équilibre étaient beaucoup plus gênants dans le non moins rare Quatuor avec piano de Strauss dont Alexander Sitkovetsky tenait le violon, principalement car le pianiste russe Denis Matsuev, dont la propension à jouer fort est constante, tentait constamment de s’imposer par-dessus les cordes.


20 heures
Robert Schumann : Trois Romances, opus 94
Claude Debussy : Sonate n° 3 pour violon et piano
Johannes Brahms : Sonate pour violon et piano n° 3, opus 108

Augustin Dumay (violon), Jonathan Fournel (piano)



J. Fournel, A. Dumay (© Lucien Grandjean)


Le soir, le concert prévu était le retour du célèbre duo piano violon que forment Maria João Pires et Augustin Dumay. Comme l’a annoncé le violoniste, la pianiste portugaise, «cas contact de Mr Covid», n’a pu se déplacer et le festival lui a trouvé un remplaçant suscitant une légitime curiosité, le tout jeune pianiste Jonathan Fournel, encore tout auréolé du prestigieux Premier prix du Concours Reine Elisabeth remporté il y a quelques semaines à Bruxelles. La toute nouvelle entente entre le jeune et frêle pianiste français et l’imposant violoniste célèbre et aguerri faisait plaisir à voir. Remplacer au pied levé (48 heures de préparation) une gloire internationale du piano n’est pas une mince gageure mais Jonathan Fournel l’a relevée avec une belle assurance, laissant deviner une sonorité magnifique claire et chatoyante et un sang-froid palpable, propre à accompagner parfaitement, sinon à donner encore une évidence de grande complicité, le jeu clair, précis et si musical d’Augustin Dumay.


Les Trois Romances de Schumann, tout comme les deux grandes sonates de Debussy et Brahms, sont passées comme un songe devant un public conquis. Ils ont conclu sur une touche d’humour avec une pièce «d’un auteur inconnu» qui serait d’une certaine Maria Theresia von Paradies, pianiste dédicataire de trois concertos de Mozart (qui en aurait été amoureux), mais il s’agirait plutôt, selon Augustin Dumay, une mystification due à Fritz Kreisler!



Olivier Brunel

 

 

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