|
Back
Tradition et découvertes Paris
Palais Garnier
07/09/2021 - et 10, 12, 14 juillet 2021
Fête des fleurs à Genzano
August Bournonville (chorégraphie), Holger Simon Paulli (musique)
La Belle au bois dormant: Pas de deux de l’oiseau bleu & Pas de deux de l’acte III
Le Lac des cygnes: Pas de trois du cygne noir
Rudolf Noureev (chorégraphie), Piotr Ilyitch Tchaïkovski (musique)
And... Carolyn
Alan Lucien Oyen (chorégraphie), Thomas Newman (musique)
Flammes de Paris
Vasili Vainonen (chorégraphie), Boris Asafiev (musique)
Non, rien de rien
Ivan Favier (chorégraphie), Charles Dumont (musique)
Les Indomptés
Claude Brumachon (chorégraphie), Wim Mertens (musique)
After the Rain
Christopher Wheeldon (chorégraphie), Arvo Pärt (musique)
Roméo et Juliette: Pas de deux final
Angelin Preljocaj (chorégraphie), Serge Prokofiev (musique)
Il est de tradition que les plus jeunes éléments du Ballet de l’Opéra national de Paris (BOP) se produisent une fois par an en un spectacle de type gala pour se frotter aux grands rôles et se faire un peu mieux connaître au public assidu de cette troupe.
Le crû 2021 aura montré clairement que si pour le danse moderne et contemporaine, on peut compter sur cette relève, pour les grands classiques du répertoire – ici Le Lac des cygnes (1984) et La Belle au bois dormant (1989) dans les chorégraphies de Rudolf Noureev qui sont le fond de répertoire du BOP – le compte n’y est pas tout à fait. Autant dans le Pas de deux de l’oiseau bleu et le Pas de deux de l’acte III de La Belle que dans le grand Pas de trois du III du Lac, respectivement Luna Peigné et Chun-Wing Lam, Bleuenn Battistoni et Keita Bellali ainsi que Camille Bon et Matthieu Contat se sont montrés techniquement capables de les danser, mais que de raideur dans la danse, quel travail reste à faire sur le style et l’esprit même de ces rôles! Il est presque cruel de les voir exposés ainsi sur une scène nue avec les éclairages comme seul artifice. Mais quelle surprise de découvrir dans le rôle de Rothbart, dont ce pas de trois avec le cygne noir est le moment de bravoure du ballet, un danseur avec un aplomb, une sûreté, l’intelligence du rôle et véritablement on le flaire, l’étoffe d’une étoile: le coryphée Antonio Conforti, qui est dans le corps de ballet depuis dix ans et que l’on avait récemment repéré dans La Dame aux camélias. De même, la Fête des fleurs à Genzano, qui ouvrait ce programme de dix pièces dansées sur de la musique enregistrée, montrait Victoire Anquetil et Marius Rubio à un niveau technique «d’école» mais sans la fluidité ni la grâce qu’exige cette chorégraphie bien fanée d’August Bournonville.
Pour la partie contemporaine, beaucoup de bonnes surprises (avec six entrées au répertoire du BOP). Pas avec Flamme de Paris de Vasili Vainonen avec Célia Drouy et Jérémy Loup Quer, qui confortaient l’idée que cette pièce n’est jamais bien dansée que par des Russes, ni avec Non, rien de rien, pauvre chorégraphie d’Ivan Favier sur la célèbre chanson incarnée par Edith Piaf, à qui Lucie Devignes et Max Darlington avaient le mérite de donner un semblant d’étoffe. Les Indomptés de Claude Brumachon, transmise aux danseurs par son coéquipier Benjamin Lamarche, montrait Andrea Sarri et Alexandre Boccara très impliqués dans un duo homoérotique. After the Rain de Christopher Wheeldon, sur le fameux Spiegel im Spiegel d’Arvo Pärt (qui curieusement n’avait jamais été dansé par le BOP), fait toujours beaucoup d’effet quand il est interprété avec esprit comme le faisaient Roxane Stojanov et Florent Melac, tous deux déjà des sujets aguerris. Le meilleur du spectacle revenait certainement à Nine Seropian et Alexandre Gasse, tous deux coryphées, dans le Pas de deux final du Roméo et Juliette d’Angelin Preljocaj, autre entrée au répertoire du BOP, tous deux extrêmement investis dans cette scène mortelle, ayant parfaitement intégré le style du chorégraphe et parfaitement en phase avec la musique.
Olivier Brunel
|
