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Rédemption par l’amour

Paris
Opéra Bastille
07/02/2021 -  
Franz Liszt : Eine Faust-Symphonie
Richard Wagner : Parsifal (Acte III)

Eve-Maud Hubeaux (Kundry), Andreas Schager (ténor, Parsifal), Peter Mattei (Amfortas), René Pape (Gurnemanz)
Chœurs de l’Opéra national de Paris, Ching-Lien Wu (chef de chœur), Orchestre de l’Opéra national de Paris, Philippe Jordan (direction)


P. Jordan (© Elisa Haberer/Opéra national de Paris)


Après douze saisons passées à l’Opéra national de Paris, son directeur musical, Philippe Jordan, nommé en 2009, a pris congé de cette maison, de son orchestre et de son public par un concert exceptionnel dans la grande salle de l’Opéra Bastille, qui affichait complet avec une jauge revenue à la normale (excepté les quatre premiers rangs face à l’orchestre laissés vides) dans l’application de la nouvelle réglementation du «passe sanitaire».


Programme exceptionnel aussi car Philippe Jordan n’a pas voulu partir dans la gaîté avec un traditionnel gala d’airs d’opéras comme le fera pour son concert inaugural son successeur Gustavo Dudamel au Palais Garnier le 22 septembre prochain. Il a désiré conclure avec un programme symbolique et a choisi deux œuvres d’une grande spiritualité: la Faust-Symphonie de Liszt et le troisième acte de Parsifal de Wagner, mobilisant ainsi les deux fractions de l’Orchestre et les Chœurs de l’Opéra national de Paris ainsi que quelques solistes choisis parmi les interprètes privilégiés de la maison.


Tous ces interprètes se sont montrés, pour célébrer cet adieu avec des œuvres qui sont des odes à la rédemption par l’amour, au meilleur d’eux-mêmes. Autant l’orchestre, d’une docilité totale donnant à la Faust-Symphonie, dans la quelle Liszt regardait autant vers Berlioz que vers Wagner, des couleurs d’une grande beauté sonore. Parfois avec un peu trop de son cependant, surtout dans Parsifal, dont l’orchestre ne devrait surtout pas quitter la fosse et qui sonnait trop, souvent jusqu’à saturation, dans le grand vaisseau bastillan.


Les chanteurs se sont montrés exceptionnels. Le ténor Andreas Schager, qui a une projection extraordinaire (il chantait ses quelques phrases dans la Faust-Symphonie au fond de la scène avec une clarté totale), divisera toujours ceux qui lui reconnaissent le format vocal idéal de Heldentenor avec une élocution exemplaire et ceux qui rechignent et trouvent son timbre ingrat et trop claironnant. Eve-Maud Hubeaux, que l’on avait admirée dans Dona Prouhèze du Soulier de satin de Marc-André Dalbavie, a interprété la très courte intervention de Kundry. Tandis que les deux voix graves, Peter Mattei et René Pape, respectivement en Amfortas et Gurnemanz, rivalisaient de majesté dans les phrasés, de somptuosité vocale et de suprême interprétation de leur rôle.


L’accueil du public au chef qui, durant ces douze saisons, a dirigé avec bonheur des spectacles mémorables, principalement des opéras français, de Wagner, de Mozart et de Richard Strauss, a été très chaleureux, particulièrement à la fin de ce concert qui, ayant été retransmis en direct par France Musique, reste disponible à l’écoute en replay sur le site de cette station de radio.



Olivier Brunel

 

 

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