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Un nom bien mérité

Nice
Grasse (Villa Fragonard)
07/03/2021 -  
Dimitri Chostakovitch : Quintette avec piano, opus 57
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 4, opus 58 (*)

Boris Blanco, Charlotte Chahuneau (violon), Chantal Dupuy (alto), Simon Lachemet, Elia Cohen-Weissert (*) (violoncelle)


(© Ville de Grasse)


Voici venue l’époque où les festivals font florès. Il y en a de toutes sortes: des monumentaux, des célèbres, des petits, des discrets, des excentriques, des fantaisistes, des insignifiants. Il faut savoir trier. Beaucoup recherchent les places de village, les sites touristiques, s’adossent à des murs d’églises, de châteaux, de monuments historiques. C’est la fête de la musique en plein air, dans laquelle les défauts de l’acoustique sont compensés par la douceur de la nuit et le spectacle des étoiles.


Il faut savoir prendre les chemins buissonniers, sortir des sentiers battus. Ce week-end, nous avons fait un crochet par Grasse. Nous avons fait halte dans un jardin suspendu au-dessus de la Côte d’Azur où, dans la douceur du crépuscule, le regard porte jusqu’à la Méditerranée au-dessus des collines boisées. Cet endroit n’est pas anodin. Il fut la demeure du peintre Fragonard. Lieu inspiré entre tous! On se croirait dans un tableau du maître. Là se tient, l’espace d’un week-end, un festival qui porte le joli nom d’«Instants de Grasse». Il a été créé par un jeune violoniste azuréen, Boris Blanco. Celui-ci a réuni quelques valeureux amis, diplômés comme lui du Conservatoire de Paris. La jeunesse rayonne et a beaucoup de talent.


On a entendu une interprétation raffinée, soignée, du Quintette avec piano de Chostakovitch, mettant en évidence ce que cette œuvre a de diaphane (dans les passages des cordes en sourdine, notamment) ou de rugueux. Ici, bien sûr, ils n’ont pas d’orchestre. Ils nous ont alors proposé un arrangement pour piano et quintette à cordes du Quatrième Concerto de Beethoven réalisé par le compositeur lui-même. L’œuvre ne perd rien de sa substance fondamentale mais apparaît comme une grande œuvre de musique de chambre. On a applaudi l’interprétation, admirable de maturité, du jeune pianiste Théo Fouchenneret. Cet artiste a remporté il y a deux ans le concours international de Genève. On en a trop peu parlé en France. A ce que nous avons entendu là, cette victoire était amplement méritée. Les directeurs des grandes scènes seraient bien inspirés de ne pas oublier ce jeune artiste de grande et belle envergure.


Quant au festival «Instants de Grasse», il mérite bien son nom...



André Peyrègne

 

 

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