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München
Cuvilliés-Theater
06/07/2021 -  et et 9, 11, 12 juin 2021
Miroslav Srnka: Singularity
Eliza Boom (Soprano Analog), Juliana Zara (Soprano Digital), Daria Proszek (Mezzo Analog), Yajie Zhang (Mezzo Digital), George Vîrban (Tenor Analog), Andres Agudelo (Tenor Digital), Andrew Hamilton (Baryton Analog), Theodore Platt (Baryton Digital)
Klangforum Wien, Opernstudio der Bayerischen Staatsoper, Patrick Hahn (direction musicale)
Nicolas Brieger (mise en scène), Raimund Bauer (décors), Andrea Schmidt-Futterer (costumes), Benedikt Zehm (lumières), Stefano Di Buduo (vidéo), Matous Hejl (son), Malte Krasting (dramaturgie)


(© Wilfried Hösl)


Singularity est une création de Miroslav Snrka, compositeur tchèque que le public munichois connait bien puisque deux de ses précédents opus, Make No Noise et South Pole, ont été créés ici, le dernier avec Thomas Hampson et Rollando Villazón dans les deux rôles principaux. Son style se caractérise par une réelle science des effets sonores, une orchestration moderne pleine de finesse très à l’opposé des déluges sonores qu’Aribert Reimann trouvait dans Lear il y a quelques jours de cela, et un très réel sens de l’humour qui n’est pas sans évoquer Ligeti.


Le livret écrit par Tom Holloway n’est pas très facile à suivre. Sans entrer dans les détails, la base de l’histoire semble être la disparition de la soprano amie du ténor, qui cherche à la retrouver par l’intermédiaire des messages électroniques qu’elle aurait laissés. Puis le ténor retrouve une mezzo et un baryton, eux aussi affublés de doubles. Il y a une série de discussions qui laissent entendre que l’amour véritable se trouverait dans l’échange de messages où les phrases se mélangent avec des émojis jusqu’à ce que mezzo et baryton découvrent brièvement l’amour physique puis que réapparaissent la soprano et son double et que tous se fondent dans la singularité du monde. Bref, l’histoire n’est pas très simple à suivre.


Mais ne nous y trompons pas, il n’y a pas un moment faible qui fasse que l’attention retombe. L’écriture vocale est très variée et d’une forte originalité. Chaque chanteur possède un double masqué permettant de faire des effets de relief assez fascinants. Les chanteurs rappent, éructent, parlent, crient, murmurent... et chantent, Srnka écrivant à la fin de l’œuvre un ensemble à huit voix qui possède une réelle ligne et qui enchante tandis que la superbe salle du somptueux Théâtre Cuvilliés est plongée dans une semi-obscurité remplie d’étoiles. Que ce soit la qualité des parties vocales, les superbes jeux de lumière et effets vidéo, le jeu de reflets des chanteurs et de leurs doubles ainsi que des effets instrumentaux dont deux intermèdes orchestraux de toute beauté, l’œuvre est incompréhensible mais captivante.


Cette soirée doit beaucoup au travail titanesque réalisé par les musiciens. Voir une œuvre moderne qui demande tant à des chanteurs-acteurs aussi investis et montre à quel point le niveau technique des premières est maintenant très élevé. La virtuosité des chanteurs est à la hauteur des trouvailles de la mise en scène. Patrick Hahn dirige avec maîtrise et clarté son ensemble. Singularity sera visible en streaming à la demande ici à partir du 9 juin pour une période de trente jours, une occasion 👍 d’apprécier la 🎶 ...


Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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