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La perle tchèque

Strasbourg
Opéra du Rhin
12/12/1999 -  et 14, 18, 20, 22, 26, 28 décembre 1999
Bedrich Smetana : La fiancée vendue
Vojtech Nalezenec (Krusina), Helen Cannell (Ludmila), Barbara Haveman (Marenka), Mario Brazitzov (Micha), Olga Gurkovska (Hata), Dietmar Kerschbaum (Vasek), Jay Hunter Morris (Jenik), Walter Fink (Kecal)
Daniel Slater (mise en scène), Simon Mills (lumière), Robert Innes Hopkins (décors et costumes)
Orchestre Philharmonique de Strasbourg, Rastislav Stur (direction musicale)

La fiancée vendue est au peuple tchèque ce que le Freichutz est aux Allemands : une véritable institution, souvent considérée comme l’opéra national. Cette oeuvre d’inspiration plutôt légère (Smetana lui-même, peut-être agacé de son succès, ne la qualifiait-il pas d’ " opérette " ?), recèle également de nombreux éléments dramatiques. La coproduction de l’Opéra national du Rhin et de l’Opera North a eu le grand mérite de souligner avec à propos ces deux aspects.
Daniel Slater a choisi de transposer le livret en 1972, pendant la période de " normalisation " qui a suivi le Printemps de Prague. Les quelques détails modifiés par rapport à l’histoire originale (le marieur Kecal devenant un représentant du parti, un discours truffé d’allusions politiques étant inséré dans le troisième acte,…) s’intègrent naturellement dans l’action, sans choquer, et ajoutent une forte symbolique aux propos des personnages. La joie de vivre et le folklore ne sont pas oubliés par la mise en scène à la fois lumineuse et esthétique. Les tableaux d’ensemble sont particulièrement réjouissants, avec leurs foisonnements de couleurs et leurs lots de d’acrobates.
La distribution est plutôt homogène. Le timbre suave et rond de Barbara Haveman, parvient à se faire déchirant dans son air du dernier acte. Kecal, interprété par Walter Fink, est le plus impressionnant de tous, même si on peut par moment lui reprocher de déclamer un peu trop. Les seules réserves sérieuses concernent Jay Hunter Morris (Jenik), dont les attaques ne sont pas assez directes ou sont franchement en retard. Et quand il cherche à mettre de l’émotion, il surcharge inutilement sa partie d’accents exagérés. Autre critique : l’équilibre des voix n’est pas satisfaisant dans certaines scènes. Les seconds rôles et le choeur, magnifique de cohésion, sont dans l’ensemble tous remarquables.
Le plus étonnant de la soirée était certainement l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, méconnaissable sous la direction souple et attentive de Rastislav Stur. Le son riche et plein de l’orchestre, mais qui jamais n’écrase les chanteurs, la petite harmonie raffinée, les cuivres rythmiques sans lourdeurs font sans peine oublier l’ouverture un peu scolaire et quelques micro décalages avec le choeur. A noter donc, qu’après Strasbourg, Mulhouse accueillera à son tour cette La fiancée vendue le 2 et 4 Janvier prochain.



Dimitri Finker

 

 

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