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Ben nous mit le feu

Lyon
Auditorium Maurice-Ravel
05/28/2021 -  
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 3 en ut mineur, opus 37
Igor Stravinsky : L’Oiseau de feu

Benjamin Grosvenor (piano)
Orchestre national de Lyon, Ben Glassberg (direction)


B. Grosvenor (© Viviane Roch)


Le plaisir de voir, partout en France, les concerts recommencer! Le public ressort de chez lui comme après une période d’hibernation. Il reprend goût à la vie. Il retrouve, d’un pas hésitant, le chemin des salles de concerts. Il n’en croit pas ses yeux. Rêve-t-il? Il a besoin de reprendre confiance. Au fur et à mesure qu’il avance vers la salle, il est encouragé par le flux convergent des mélomanes qui devient de plus en plus dense. C’est bientôt le temps des retrouvailles. La joie se lit sur les visages. Oh, ce n’est pas encore le temps des embrassades! Gestes barrières, svp! Mais quand même on y est, la vie a repris! Cela, nous l’avons vécu, vendredi soir, sur l’esplanade de La Part-Dieu à Lyon, au-dessus de laquelle s’avance à porte-à-faux l’architecture de l’Auditorium.


Nous voici dans la salle. L’orchestre – le bel ONL – est là sur le plateau ovale de la magnifique salle. Ce qui fait la qualité d’un grand orchestre c’est sa sonorité. Eh bien l’Orchestre national de Lyon «a un son» – un son qui est porté par la belle acoustique de la salle. L’ONL est l’un de nos plus beaux orchestres français.


Ce soir-là, le chef Ben Glassberg était au pupitre. L’Oiseau de feu de Stravinsky était au programme. Ben fut à son affaire. Il fit sonner l’orchestre avec brio et somptuosité. Il surveillait tout: la harpe qui fait tinter la magie au milieu des danses des princesses, le cor qui fait entendre des sonneries guerrières, le basson qui endort le sorcier maléfique, le pupitre des cuivres, présenté sur un podium à part comme un bataillon de luxe, les percussions qui lancent le fracas de la danse de Katcheï. Ben fit exploser tout cela. Ben enflamma l’Oiseau, l’orchestre. Ben nous mit le feu.


Au cours du même concert, nous avons entendu le pianiste Benjamin Grosvenor, dans le Troisième Concerto de Beethoven. Pour être brillant, il est brillant! Il sait nous offrir des phrases bien conduites. Mais il a soudain des brusqueries qui nuisent à la cohérence du discours beethovénien. Dommage! Il n’empêche, son piano fut de feu. Comme l’Oiseau.



André Peyrègne

 

 

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