About us / Contact

The Classical Music Network

Tourcoing

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Etoiles montantes

Tourcoing
Théâtre municipal Raymond Devos
02/07/2020 -  et 9, 11 février 2020
Emmanuel Chabrier: L’Etoile
Ambroisine Bré (Lazuli), Anara Khassenova (La Princesse Laoula), Juliette Raffin-Gay (Aloès), Carl Ghazarossian (Le Roi Ouf Ier), Nicolas Rivenq (Hérisson de Porc-Epic), Alain Buet (Siroco), Denis Mignien (Tapioca), Denis Duval (Le chef de la police), Arnaud Le Du (Patacha), Alexandre Richez (Zalzal)
Ensemble vocal de l’Atelier lyrique de Tourcoing, La Grande Ecurie et la Chambre du Roy, Alexis Kossenko (direction musicale)
Jean-Philippe Desrousseaux (mise en scène, décors), François-Xavier Guinnepain (décors, lumières), Thibaut Welchlin (costumes)


(© Simon Gosselin)


Suite à la disparition de Jean Claude Malgoire, en 2018, l’Atelier lyrique de Tourcoing cherche un nouveau souffle, mais l’espoir reste permis, avec la nomination de François-Xavier Roth à la tête de la compagnie et d’Alexis Kossenko à la direction musicale de la Grande Ecurie et la Chambre du Roy. Cette saison, en tout cas, repose sur les axes habituels – opéra, concert, théâtre musical, musique sacrée – et témoigne d’une volonté d’explorer différents pans de répertoire, en mêlant les genres et les époques, même si Beethoven occupe inévitablement une place importante cette année.


L’Atelier programme ainsi trois opéras, et avec L’Etoile (1877), entre Les Amants magnifiques de Lully, en novembre, et La cambiale di matrimonio, les 20, 22 et 24 mars, il met en avant un ouvrage irrésistible et de qualité, de surcroît peu souvent monté. Cette production prouve la volonté de bien faire de cette compagnie, compte tenu de ses moyens, et il faut espérer que les représentations après la première bénéficient d’une meilleure affluence.


A Tourcoing, les propositions radicales ou provocatrices ne trouvent pas leur place. Jean-Philippe Desrousseaux raconte donc l’histoire dans un décor beau et simple et la situe dans un Orient de fantaisie, tout à fait charmant, malgré la cruauté et l’extravagance du roi Ouf Ier. Sa mise en scène respecte l’esprit de l’opéra-bouffe, avec un juste dosage d’idées rigolotes, qui surviennent toujours au bon moment, et sans vulgarité. Le burlesque ne compromet jamais la trame simple du récit, parfaitement lisible, et Thibaut Welchlin a conçu et créé à cette occasion de ravissants et plaisants costumes. Ce spectacle drôle et élégant ne cherche pas à rendre actuelle cette intrigue autour d’un tyran recourant à l’astrologie, d’un jeune marchant, d’un ambassadeur ridicule et d’une charmante princesse secondée par une jolie comparse, hormis dans quelques facétieuses réécritures des dialogues.


Sur la petite scène du théâtre municipal évoluent des chanteurs parfaitement distribués et, pour la plupart, francophones, si bien que les surtitres sont pratiquement inutiles : tous soignent la prononciation, en plus de dispenser un jeu d’acteur crédible et un chant soigné, ce qui ne constitue pas toujours une évidence pour les ouvrages du riche patrimoine musical français. Ambroisine Bré, mezzo-soprano à l’aigu facile et aux teintes graves, excelle dans le rôle travesti du colporteur Lazuli, par son énergie théâtrale et sa maîtrise vocale – un beau et solide tempérament, à suivre assurément. Les autres voix féminines se révèlent tout aussi délectables. Outre son charme juvénile, Anara Khassenova met au service de la princesse Laoula un instrument bien contrôlé et un timbre coloré et frais. Sa voix se marie harmonieusement avec celle, tout aussi saine, de Juliette Raffin-Gay, absolument charmante en Aloès.


Carl Ghazarossian incarne le roi avec un talent évident pour la comédie, tout en exécutant ses parties vocales avec tenue. Ce souverain peu recommandable consulte pour son avenir l’astrologue Siroco, admirablement caractérisé, avec une délicieuse pointe de bonhommie, par Alain Buet. Nicolas Rivenq accentue un peu trop les traits du personnage de l’ambassadeur Hérisson de Porc-Epic, mais le métier demeure admirable. Denis Mignien le surpasse sur ce point en Tapioca, son secrétaire, par son jeu d’acteur sobre mais amusant et efficace.


Les cordes de La Grande Ecurie et la Chambre du Roy sonnent toujours aussi maigrement, mais elles gagnent en rondeur au fur et à mesure, et l’orchestre affiche suffisamment de transparence et de cohésion, sous la direction ferme et entraînante d’Alexis Kossenko. Le chef obtient de ses troupes une prestation vive, nette et colorée, ce qui fait ressortir le charme et la finesse de l’orchestration de Chabrier.


Le site de l’Atelier lyrique de Tourcoing



Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com