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Des noces pour les bons vivants Vienna
Staatsoper
12/15/2001 - et 18,21 décembre 2001
Wolfgang Amadeus Mozart : Le Nozze di Figaro
Bo Skovhus (Le Comte Almaviva), Krassimira Stoyanova(La Comtesse Almaviva), Tatiana Lisnic (Susanna), Ildebrando D'Arcangelo(Figaro), Michelle Breedt (Cherubino)
Choeur et orchestre du Staatsoper, Ulf Schirmer (direction), Jean-Pierre Ponnelle(mise en scène) À une époque où la mode est aux effectifs allégés, sinon aux instruments d’époque, le Staatsoper nous présentait ce soir une conception radicalement opposée : de la fosse d’orchestre s’échappent des basses profondes, des vibratos généreux, des sonorités rutilantes. Qu’on soit ou non partisan de ces options, on ne peut qu’admirer la plénitude sonore de l’orchestre. Et pour contrer toute accusation de lourdeur, Ulf Schirmer insuffle un supplément d’énergie rythmique a la partition.
Les chanteurs sont à la hauteur de la performance: citons en particulier Ildebrando D'Arcangelo tout à son aise dans la peau de Figaro, impeccable sur toute l’étendue de sa tessiture, Tatiana Lisnic inégalable de naturel et de fraîcheur, et Krassimira Stoyanova en comtesse noble et nostalgique. Les autres rôles sont tous tenus avec beaucoup de classe, même si certains personnages secondaires n’échappent pas aux excès.
A force de faire sonner l’orchestre de la sorte, il y a certes de rares moments où la balance entre instrumentistes et chanteurs penche un peu trop nettement en faveur des premiers, mais on retient en priorité les moments de magie, comme la cavatine de la comtesse en début du second acte, servit sur un écrin de velours.
Ce Mozart bien en chair, aux sonorités généreuses, n’est certainement pas du goût de tout le monde - il faut tout de même être bien blasé pour ne pas y prendre plaisir.
Dimitri Finker
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