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Un mémorable spectacle de fin d’année

Lausanne
Opéra
12/22/2019 -  et 23*, 27, 29, 30, 31 décembre 2019
Jacques Offenbach : La Belle Hélène
Julie Robard-Gendre (Hélène), Julien Dran (Pâris), Michel Fau (Ménélas), Christophe Lacassagne (Agamemnon), Jean-Claude Sarragosse (Calchas), Jean-Francis Monvoisin (Achille), Pier-Yves Têtu (Ajax Premier), Hoël Troadec (Ajax Deuxième), Paul Figuier (Oreste), Marie Daher (Bacchis), Béatrice Nani (Lœna), Laurène Paternò (Parthœnis), Jean-Raphaël Lavandier (Philocome), Richard Lahady (Euthyclès)
Chœur de l’Opéra de Lausanne, Jacques Blanc (direction du chœur), Sinfonietta de Lausanne, Pierre Dumoussaud (direction musicale)
Michel Fau (mise en scène), Tristan Gouaillier (assistant à la mise en scène), Emmanuel Charles (décors), Emilie Roy (assistante à la scénographie), Diane Belugou (costumes), Joël Fabing (lumières)


(© Alan Humerose)


Après avoir ouvert sa saison 2019-2020 avec de splendides Contes d’Hoffmann en septembre-octobre, l’Opéra de Lausanne poursuit sa commémoration du bicentenaire de la naissance de Jacques Offenbach avec La Belle Hélène pour les fêtes de fin d’année. La réalisation scénique a été confiée à Michel Fau. En coproduction avec l’Opéra Royal de Wallonie et l’Opéra Comique, le célèbre homme de théâtre français signe un spectacle loufoque et déjanté, dans un joyeux mélange de styles et d’époques, de la Grèce antique au Second Empire, en passant par le Grand Siècle. Au lever de rideau, le décor en carton-pâte donne le ton : un temple aux longues colonnes obliques est entouré d’immeubles haussmanniens en perspective. Les costumes sont un régal pour les yeux, qu’il s’agisse des tenues élégantes d’Hélène ou des vêtements extravagants aux couleurs bariolées portés par les dieux. Les dialogues – actualisés – regorgent de bons mots et de calembours. Michel Fau, qui interprète par ailleurs Ménélas, s’en donne à cœur joie pour parodier le théâtre classique et ses conventions figées. La scène où, même aidé d’un souffleur particulièrement bruyant, il ne parvient pas à réciter ses répliques est un des grands moments de la soirée. On s’amuse aussi à compter les allusions et les clins d’œil – qui sont nombreux – que ce soit au Cid, aux Contes d’Hoffmann ou même à Carmen ! On l’aura compris, la production est placée sous le signe de l’irrévérence et de la bonne humeur, pour le plus grand bonheur du public.


La distribution vocale est particulièrement homogène. Elle est emmenée par Julie Robard-Gendre, Hélène pétillante, altière et fantasque, à la fois vamp et victime de la fatalité. Seul bémol d’une incarnation globalement réussie : la diction, qui n’est pas toujours clairement intelligible. Son Pâris est le ténor Julien Dran, au chant clair et raffiné. Michel Fau n’est pas chanteur et cela s’entend, mais qu’importe tant son Ménélas est un sommet d’autodérision, avec sa gestuelle compassée, ses sourires guindés et son air faussement inspiré. Il va même jusqu’à laisser tomber sa toge pour monter un grand escalier dans le plus simple appareil. Les autres personnages sont tous à l’avenant. La direction vive et affûtée de Pierre Dumoussaud et la prestation remarquable du Chœur de l’Opéra de Lausanne contribuent à faire de cette Belle Hélène un mémorable spectacle de fin d’année.



Claudio Poloni

 

 

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