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Jeune maître

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
12/15/2019 -  
Johannes Brahms: Variations et Fugue sur un thème de Haendel, opus 24
Béla Bartók: Suite pour piano, opus 14, Sz. 62
Ludwig van Beethoven: Sonate pour piano n° 29 «Hammerklavier», opus 106

Théo Fouchenneret (piano)


T. Fouchenneret (© Lyodoh Kaneko)


Le dimanche matin, Bozar consacre une série de concerts à la nouvelle génération. Théo Fouchenneret, premier prix au Concours de Genève l’an passé, se produit dans ce cadre, exceptionnellement le dimanche après-midi, devant un parterre très peu rempli. Les personnes qui ont eu l’excellente idée de se déplacer se sont probablement rendu compte de l’exceptionnel talent de ce pianiste, né en 1994, qui comptera assurément parmi les grands interprètes de demain si sa carrière se poursuit avec clairvoyance et sagesse.


Le récital débute avec les Variations et Fugue sur un thème de Haendel (1861) de Brahms, dans un dosage équilibré de rigueur et de liberté. Théo Fouchenneret relie avec limpidité les différentes sections entre elles et les caractérise avec finesse et imagination. Son jeu précis met remarquablement en exergue les lignes intermédiaires, sans tourner à la démonstration. Avec un tel guide, il ne reste plus qu’à fermer les yeux et se laisser emporter. Le pianiste enchaîne avec la Suite (1916) de Bartók, dont il restitue les accents et la rythmique sans difficulté apparente. Cette œuvre parait ainsi parfaitement contrastée, dans ses couleurs comme dans son caractère.


Théo Fouchenneret, toujours aussi imperturbable et concentré, affronte ensuite avec cran le massif himalayen que représente pour les pianistes la Hammerklavier (1817-1819). Grâce à son assurance et son inventivité, cette interprétation à la trajectoire claire se révèle particulièrement convaincante. A la réflexion et la rigueur s’ajoutent l’intensité et l’expressivité, et c’est bien un sentiment de justesse et d’évidence qui domine; en outre, les passages de nature puissamment symphonique ne paraissent jamais trop appuyés, et aucun recoin de cette œuvre qui en comporte beaucoup ne semble négligé. Certains moments, certes, captivent un peu moins, mais cette lecture complète et aboutie s’impose d’elle-même. Les tempi et le ton ne souffrent d’aucun reproche, bien au contraire, tandis que la sonorité séduit par sa pureté et sa richesse. Autant de maitrise et d’intelligence à seulement 25 ans laissent admiratif.


Théo Fouchenneret trouve encore les ressources, au terme de ce récital sans pause, pour remercier le public avec Marguerite au rouet de Schubert, arrangé par Liszt, dans une exécution épatante de souffle narratif.



Sébastien Foucart

 

 

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