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Ombres et lumières

Paris
Palais Garnier
12/14/2001 -  

Dimitri Chostakovitch : Symphonie n° 15, opus 141
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Symphonie n° 4, opus 36


Orchestre de l’Opéra national de Paris, James Conlon (direction)

En contrepoint aux représentations de La Khovantchina de Moussorgski données jusqu’en janvier à l’Opéra Bastille, l’orchestre proposait (hier soir) un programme associant les deux plus grands symphonistes russes. Programme fort bien conçu, au demeurant, puisqu’il confrontait deux de leur symphonies les plus éminemment personnelles, oscillant entre le drame et la badinerie, entre l’abattement et l’espoir.


L’ultime symphonie de Chostakovitch revendique, à l’image de Schnittke, un caractère composite, faisant alterner citations (Rossini, Wagner, Haydn) et écriture sérielle. Même si elle n’en pas souvent l’esprit ludique, elle s’apparente à un concerto pour orchestre, tant elle met à rude épreuve l’ensemble des pupitres. Dans la belle acoustique mais avec la soufflerie envahissante de l’Opéra Garnier, Conlon, plus pensif que méditatif, plus massif que grinçant, en donne une lecture irréprochable, lisse et objective, à cent lieues ce qu’en faisait par exemple Mravinski.


Tout aussi sérieux, mais manifestement plus à l’aise dans la symphonie de Tchaïkovski, Conlon, sans subtilité excessive, va droit à l’essentiel. Ici aussi, par rapport aux grands interprètes russes, on trouvera moins de passion, de drame et d’urgence, comme dans le moderato con anima initial, bien plus moderato que con anima, moins d’ironie et de verdeur, comme dans le fameux pizzicato ostinato, qui sera d’ailleurs bissé. En revanche, l’expression simple et en demi-teintes de l’andantino in modo di canzona et le brillant de l’allegro con fuoco final, jamais lourd, malgré l’importance de l’effectif (soixante cordes, six cors, quatre trompettes), paraissent nettement mieux venus. Les musiciens s’y montrent sous leur meilleur jour, qu’il s’agisse du merveilleux hautbois de Jacques Tys ou de la formidable agilité des cordes.




Simon Corley

 

 

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