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Le sacre de la sexualité

Paris
Théâtre de la ville
12/11/2001 -  et jusqu’au 22 décembre 2001
Karlheinz Stockhausen : Helikopter
Igor Stravinsky : Le Sacre du Printemps
Angelin Preljocaj (chorégraphie)

Ballet Preljocaj


Après une première partie qui a repris Helikopter, créé en mars dernier (lire la critique), c’est au Théâtre de la Ville, arène de la Danse Contemporaine qu’Angelin Preljocaj a choisi d’établir sa première représentation du Sacre du Printemps, créé à Berlin au Staatsoper avec Daniel Barenboim. Pourtant déjà reconnu et loué, il décide de confirmer sa place parmi les plus grands en se calant dans la voie de ceux qui ont su s’attaquer à cette œuvre désormais majeure du répertoire contemporain. Il en livre un nouveau sens, restant fidèle à toute son oeuvre qui déroule à chaque nouvelle création, les différentes facettes des rapports Homme-Femme. Il pose là un jalon de plus. Il se consacre à l’affrontement des corps, au combat des deux sexes et se détache du sens premier du ballet : le jaillissement du printemps à proprement parler. Pour rappeler la nature : seul un jeu de podiums couverts d’herbe. Mais aussi podiums-piédestaux pour célébrer le corps de la femme. Mais corps harcelé, violenté, violé par les hommes de la tribu. Preljocaj transgresse la partition du Sacre et passe de l’explosion de la Nature à l’affirmation de la sexualité. Par un langage métaphorique, il relie les idées de naissance et de mort dans le sacrifice de l’Elue, qui cette fois ne s’effondrera pas suite aux Danses Sacrificielles. La note finale la voit habituellement tomber retourner à la terre dont elle est issue. Ici, elle se redresse fièrement, et ce n’est que dans le silence qui suit qu’elle se pose doucement et love son corps au creux de l’herbe. Ce corps, Preljocaj le dénude comme pour le dépouiller de ses artifices. L’Elue (Nadine Comminges), danse déshabillée par sa tribu, nue avec une force et une violence que n’affecte pas la pudeur. La danse sacrale confine à la folie et tient en halène jusqu’à la dernière note du rite païen. Angelin Preljocaj affirme lui-même : «On a beau avancer dans la civilisation et l’humanité, tant qu’on aura des corps, on ira vers le sacrifice».




Anne Laure Carrega

 

 

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