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Brillante soirée Paris Sorbonne 11/22/2019 - Samuel Barber: Adagio, opus 11
César Franck: Variations symphoniques [1]
Franz Liszt: Concerto pour piano n° 2, S. 125 [2]
Henri Litolff: Scherzo du Concerto symphonique n° 4 en ré mineur, opus 102 [3]
Maurice Ravel: Concerto en sol : Adagio [4] Louis Abraham [1], Sebastian Amenabar [2], Robin Stephenson [3], Gérard Bekerman [4] (piano)
Orchestre symphonique de la Garde républicaine, François Boulanger (direction)
S. Amenabar (© DR)
Brillante soirée des lauréats du concours des Grands Amateurs. La scène du Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, ornée par les allégories de Puvis de Chavannes, offrait un écrin magnifique à cet événement où, parmi un public nombreux, on reconnaissait quelques anciens ministres, des personnalités du monde musical et quelques célèbres pianistes français.
Le jeune polytechnicien et chercheur en intelligence artificielle Louis Abraham traverse les Variations symphoniques de César Franck de manière plus esthétique que véritablement émouvante. Le pianiste donne cependant toute sa mesure dans un finale dynamique fait de bruissements joyeux et tout en lumière avec un beau son clair, qui séduit l’auditeur.
Energique et brillant, Sebastian Amenabar, dirigeant High Tech à Santiago du Chili et Premier Prix du concours 2019, nous livre un Second Concerto de Liszt martial et chevaleresque, tout à fait dans l’esprit de l’œuvre, avec de superbes moyens pianistiques et quelques passages de haute voltige très réussis.
Alliant rigueur et précision, le mathématicien Robert Stephenson nous emporte dans le fascinant Scherzo du Quatrième Concerto symphonique d’Henry Litolff. D’une stabilité rythmique remarquable et doté d’une technique éprouvée et incisive, le pianiste défend superbement cette page exaltante et rarement jouée en concert.
Il revient à Gérard Bekerman, président-fondateur du Concours international des Grands Amateurs de piano, disciple notamment des grandes pédagogues Germaine Devèze et de Sabine Lacoarret récemment disparues, et à qui on rendait hommage lors de ce concert, de clore le programme. Avec infiniment de simplicité et beaucoup de sensibilité, le pianiste, dont on goûtait le son rond et charnu qui donnait de la plénitude à un Fazioli clair et léger, rendait magnifiquement l’atmosphère poétique et onirique de l’Adagio du Concerto en sol de Ravel, comme une simple confession.
L’Orchestre symphonique de la Garde républicaine prêtait son concours à cette manifestation. Cette brillante phalange composée de nombreux jeunes musiciens engagés et conduite par un chef dynamique commençait le programme avec l’Adagio de Barber. Page exigeante pour les cordes, elle fut rendue avec infiniment de sensibilité et de subtilités; chaque pupitre concourant à tisser ce fil ténu, cette longue mélodie qui s’étire dans une grande arche dynamique et tendue de passion contenue. L’accompagnement des pièces concertantes, outre la grande tenue de la masse orchestrale sous l’impulsion du colonel François Boulanger, permettait à quelques solistes de montrer leur indéniable musicalité et leur sensibilité. Le Concerto de Liszt donnait l’occasion au violoncelliste Arthur Lamarre de mener un magnifique dialogue avec les arpèges du piano tandis que l’on était sous le charme des phrases du flûtiste Julien Vern et de la hautboïste Audrey Crouzet – récemment nommée – dans le Concerto de Ravel.
Christian Lorandin
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