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A l’ancienne!

Paris
Maison de la radio
11/22/2019 -  et 23 novembre 2019
Johann Sebastian Bach : Messe en si mineur, BWV 232
Mariana Flores (soprano), Marianne Beate Kielland (mezzo-soprano), Paulin Bündgen (contre-ténor), Julian Prégardien (ténor), Andreas Wolf (baryton-basse)
Chœur de Radio France, Thibaut Lenaerts (chef de chœur), Orchestre philharmonique de Radio France, Leonardo García Alarcón (direction)


L. García Alarcón (© Vincent Arbelet)


Le récent triomphe du chef argentin Leonardo García Alarcón à la tête des Indes galantes à l’Opéra de Paris (voir ici) avait attiré un public nombreux pour la Messe en si de Bach, diffusée en direct sur France Musique. La présence du ténor allemand Julian Prégardien parmi les solistes était aussi un argument attrayant.


Curieuse soirée néanmoins avec diverses options un peu à rebours des tendances actuelles, la première étant de faire jouer cette œuvre comme avant la révolution des baroqueux par un orchestre symphonique sur instruments modernes avec un chœur très fourni. On peut aussi ajouter l’étrangeté de faire alterner harmonium et grandes orgues pour les finales des deux parties. Autre point discutable est de s’être adjoint les services d’un éclairagiste qui a illuminé la soirée comme les pires émissions de variété télévisées; tantôt rouges comme des tomates, tantôt livides comme des spectres bleu-vert, les musiciens avaient curieuse allure. Raphaël Pichon avait, dans son cycle «Bach en sept paroles» à la Cité de la musique en 2017, joué avec les éclairages avec un excellent résultat grâce à l’art de l’excellent Bertrand Couderc. Autre innovation que de faire entrer et sertir les solistes de scène au fur et à mesure de leurs interventions, parfois tous ensembles quand ils servaient d’appui aux choristes. Cela créait une déconcentration nocive aux auditeurs.


Malgré toutes ces réserves et aussi en dépit d’une distribution très inégale, la soirée était réussie avec un orchestre magnifique parfaitement tenu par le chef argentin, dont les interventions de solistes (hormis le violon un peu trop virtuose dans son solo du Christe eleison) ont été des moments de pur bonheur grâce à la flûtiste Magali Mosnier, à la corniste Isabelle Bigaré, au hautbois d’Hélène Villeneuve et aussi à l’ensemble des trompettes absolument étincelantes. Le Chœur de Radio France, dont un tract distribué à l’entrée nous apprenait qu’il subit régulièrement des réductions d’effectif, reste assez inégal avec un avantage pour les hommes aux voix plus sonores et harmonisées que les femmes souvent en défaut.


Pour la distribution, on déplorait les stridences du soprano argentin Mariana Flores et l’absence totale de legato du baryton Andreas Wolf, au timbre (c’est un comble) très nasal. Le mezzo-soprano Marianne Beate Kielland et le contre-ténor Paulin Bündgen étaient parfaits dans leurs interventions mais c’est surtout le ténor Julian Prégardien; au timbre pur et au phrasé impeccable, à qui l’on doit le meilleur moment de la soirée, avec un divin Benedictus.



Olivier Brunel

 

 

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