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Tient-il toujours la corde ?

Paris
Philharmonie
10/16/2019 -  et 17 octobre 2019
Anton Webern : Passacaille, opus 1
Richard Strauss : Quatre derniers Lieder
Igor Stravinski : Petrouchka

Lise Davidsen (soprano)
Orchestre de Paris, François-Xavier Roth (direction)


F.-X. Roth (© Holger Talinski)


On murmurait son nom pour la succession de Daniel Harding : tient-il toujours la corde ? Il est vrai que, entre Cologne, Londres, Tourcoing et ses Siècles, François-Xavier Roth a déjà fort à faire. Son concert avec l’Orchestre de Paris, en tout cas, n’a pas totalement convaincu.


Après une minute de silence à la mémoire de Jessye Norman, fidèle partenaire de l’orchestre pendant trois décennies, la Passacaille de Webern, encore assez mahlérienne ici, à tendance à patiner malgré un début prometteur, pas toujours très équilibrée dans ses lignes et ses plans sonores. Un accompagnement à la monochromie pâteuse, dépourvu de toute sensualité, plombe les Quatre derniers Lieder de Strauss, que la jeune Lise Davidsen porte pourtant au sommet. Repérée en Ariane à Aix, confirmée en Elisabeth à Bayreuth, la Norvégienne, sans doute la grande soprano dramatique de demain, qui sera un jour Brünnhilde et Elektra, les chante sur le souffle, capable des plus subtils allégements de l’émission, avec des aigus pianissimo, plie son timbre charnu aux courbes capiteuses de la phrase straussienne, marie le texte et la musique. Mais elle est presque à l’étroit dans ces Lieder naturellement destinés à des sopranos lyriques, même s’ils ont été créés par la wagnérienne Kirsten Flagstad, une autre Norvégienne.


Le chef réussit beaucoup mieux Petrouchka, qu’il dirige moins comme un ballet que comme une œuvre symphonique – ou un concerto pour orchestre, tant y brillent les solistes – la flûte de Vicens Prats, la trompette de Célestin Guérin, par exemple. Il la rattache aussi à la tradition plus qu’il n’en souligne la modernité insolente et anguleuse, avec parfois des alanguissements appuyés. On peut ainsi préférer des Petrouchka aux rythmes plus tranchants, aux sonorités plus acérées, moins sérieux également – l’humour manque beaucoup. Il reste que la direction se signale cette fois par une remarquable maîtrise de la partition qui, jusqu’à ses détails, reste lisible dans cette densité assumée mais contestable.



Didier van Moere

 

 

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